V
AVERTISSEMENT DU TRADUCTEUR.
J E n’ai traduit ce Traité complet des Fluxions que
pour mon inftruélion particulière, & je ne me fuis
déterminé à le rendre public, que parce que nous n’a
yons aucun Livre dans notre langue où les calculs dif
férentiel & intégral, que les Anglois appellent calcul
des Fluxions & Fluentes, foient entièrement démon
trés. L’analyfe des infinimens petits de M. le Marquis
de Lhôpital, ne feil pas dans toute la rigueur Géomé
trique ; l’hypotheie des quantités infiniment petites ,
n’eft rien moins que recevable : auffi a-t’elle occafionné
bien des diiputes dès qu’elle a été propofée. On iup-
pofe encore, dans cette anaiyiè , que les infiniment pe
tits du iecond ordre, doivent diiparoître, lorfqu’on les
compare avec ceux du premier ordre. Autre fuppofi-
tion, qu’il eft dangereux d’introduire en Géométrie ,
& qui d’ailleurs eft inutile, comme on le verra dans
ce Traité.
A l’égard du calcul intégral, nous n’avons rien dans
notre langue qui ne foit imparfait ou défeélueux*. Le
Traité de M. Carré, & celui de M. Stone, iiir le calcul,
ne font pas même bons pour les Commençans. Il y a
dans l’un & dans l’autre des méprifes qui peuvent jetter
dans l’erreur; & ces deux Auteurs iè font bornés aux
queftions les plus faciles. Le feëond Tome de l’Ana-
lyiè démontrée du P. Renaud, contient peut-être ce
que nous avons de meilleur en ce genre : mais on n’y
* te Tradudeur n’entend point parler ici du Calcul différentiel & intégral de M.
lAbbé Deidier. Le mérite de cet Ouvrage eft connu j & on içait qu’ü eft très-utils
pour apprendre en peu de tenas l’un & l’autre calcul,
a iij