74 Des Fluxions des Figures
Fluxion du re&angle AE décroît continuellement pendant que
AD croît; elle difparoîc lorfque A D eft égal à D F , ou à la
moitié de AF, 6c le re&angie AE eft le plus grand de tous
en ce terme. Lorfque AD devient plus grand que FD ,1a Flu
xion du reêlangle AE devient négative ; c’eft - à - dire , que le
reétangle décroît continuellement jufques à ce qu’il difparoît,
lorfque AD devient égal à AF. La fécondé Fluxion du rectan
gle eft invariable, & fe mefure par i\b } comme dans le pre
mier cas ; mais on doit la regarder comme négative, parce
qu’elle diminue continuellement la première Fluxion, ou qu’el
le retarde le mouvement par lequel le rectangle croît jufques
à ce que AD devienne égal à la moitié de AF, & elle accé
léré le mouvement par lequel le reétangle décroît après ce
Fig. iz. terme. Si nous fuppofons dans le premier cas, que les points
P ôc Q fe meuvent de O ôc V vers A, ôc que leurs mouvemens
foient continués après que P eft arrivé en F, & Q en A, nous
aurons le premier Ôc le fécond cas dans un même point de vue.
104. Nous nous fournies fort étendus fur les deux propor
tions précédentes par les raifons alléguées dans les articles
ôc 85. En démontrant ces Elémens, nous avons tâché d’éviter
tout ce qui pouvoir paroître abitrait ou obfcur, ôc de prévenir
les objections qui ont été faites en dernier lieu contre cette
Science , quoique nous ne les ayons pas rapportées en détail.
Dans le troifiéme Lemme, nous démontrons que le mouve
ment par lequel un triangle flue eft continuellement accéléré,
pendant que fa bafe flue uniformément. Nous ne voyons pas
comment on peut le conteiter ; puifque ce mouvement ne peut
pas être fuppofé uniforme ou retardé , dans aucune partie du
tems , quelque petite quelle foit. Quelques Philofophes pen-
fent qu’une ligne ou une viteife , ne peuvent croître ou dimi
nuer continuellement, que par de certains petits incrémens ou
décrémens indivifibles. Quelque oppofé que ce principe puiife
être à ce qui a été démontré par les Géomètres, on peut lui
appliquer aifément les propofltions précédentes, ôc une grande
partie de cette Science, comme nous l’avons indiqué dans le
feptiéme article. C’eft, en effet, fous cette forme qu’une par
tie de fes Elémens a paru d’abord dans la Méthode des indi-
vifibles : mais nous prétendons l’établir fur les principes les plus
inconteftables des Anciens.