4 Delà Méthode
fera infiniment plus petit que Lc, ôc CS infiniment plus petit
que L C. Donc, lorique l’incrément LS eft fuppofé infiniment
petit, ôc que fon expreifion eft divifée en deux parties LC ôc
CS, dont la première L C eft toujours en même raifon à DG,
(incrément fimultanée de AD) pendant que les incrémens va
rient, Ôc la fécondé CS eft infiniment plus petite que la pre
mière LC, nous pouvons conclure que la partie C S eft celle
qui eft produire en conféquence de la variation du mouvement
de M, pendant qu’il décrit LS, ôc que Ton doit, par confé-
quent, la négliger en mefurant le mouvement de M en L,ou
la Fluxion de la droite E L. Ainfi la maniéré de trouver les dif
férences , ou les Fluxions des quantités , dans la Méthode des
infiniment petits, peut fe tirer des principes de la Méthode des
Fluxions démontrée ci-devant. Car, au lieu de négliger CS,
comme étant infiniment plus petit que LC, (félon la maniéré
de raifonner dans cette Méthode ) nous pouvons la rejetter, parce
qu’elle n’eft pas produite en conféquence du mouvement géné
rateur en L, mais feulement en conféquence des variations fub-
féquentes de ce mouvement, par ou l’on voir comment les con
clurions de la Méthode des infiniment petits, ne doivent pas être
repréfenrées comme étant feulement approchantes de la vérité,
mais comme étant exactement vraies.
497. Pour rendre l’application de cette Méthode plus aifée,
on a admis certains principes analogues ; par exemple, que les
élémens infiniment petits d une courbe font des lignes droites ,
ou qu’une courbe eft un polygone d’une infinité de côtés , lef-
quels , étant prolongés, forment les tangentes de la courbe , 6c
par leur inclinaifon mutuelle, mefurent ia courbure. C’eft com
me, fi l’on fuppofoit que la bafe fluant uniformément, les ordon
nées fluent par un mouvement qui eft uniforme, pendant cha
que partie infiniment petite du tems, ôc croiffent ou décroiffent
par des différences infiniment petites à la fin de chaque rems.
Mais quelque utile quefoitee principe, on doit l’appliquer avec
précaution Ôc avec fageffe en différentes occafions. On eft donc
en ufage de divifer, en plufieurs cas, l’élément d’une courbe en
deux ou plufieurs droites infiniment petites ; mais quelquefois
il eft néceffaire ( fi fon veut éviter l’erreur ) de le divifer en un
nombre infini de lignes droites, qui feront des infiniment petits
du fécond ordre. En général, c’eft un poflulatum de cette Mé
thode que l’on peut defeendre aux infiniment petits, d’autant d’oi^