De la théorie des Marées. 151
effets fur les mouvemens de la Mer 6c de l’air ; ôc occaiionner
des marées plus grandes que celles qui réfuireroient de cette théo
rie, furtout fi leur courfe n’étoit pas loin du méridien. Un cou
rant qui tend dire&ement vers le Nord, doit, à cet égard, tour
ner un peu vers l’Eft ; s’il tend vers le Sud, fa route doit incli
ner vers l’Oueft, ôc par ce changement de direction, il peut, en
certains cas, acquérir une plus grande force. On pourroit peut-
être rendre compte de pluiîeurs phénomènes, par cette confi-
dération. Mais ce n’eft pas ici le lieu de paffer plus loin ces re
cherches.
69S’il y a un Océan dans Jupiter, les marées doivent y être
fort confidérables, lorfque tous, ou la plupart de fes Satellites
font dans une ligne droite; 6c il feroit bon d’obferver, fi les
grands ôc fubits changemens, que les Agronomes ont de teins
en tems apperçû fur la furface de cette Planete, n’ont pas une
analogie avec leurs conjon&ions, Ôc leurs oppofitions, Si les au
tres Planètes fecondaires, auili-bien que la Lune, fe mouvoient
fur leurs axes, enforte qu’elles euffent toujours prcfque le même
hémifphere tourné vers leurs Planètes principales, les marées,
dans leurs Mers, ( s’il y en avoit quelqu’une ) viendroient princi
palement de la variation de leurs diftances à la Planete, Ôc cette
variation fuffiroît: au lieu que leurs marées feroient probablement
trop grandes, fi elles rouloient fur leurs axes avec une plus gran
de viteffe.
696. Dans ce Chapitre, nous avons tâché de déterminer exac
tement quelques-unes des conféquences de la théorie de New
ton fur la péfanteur, étant perfuadé que, quelque obfcure que foit
la caufe de la péfanteur, à peine y a-t’il une Propofition, dans la
Philofophie expérimentale, qui foit plus évidente que celle ou
l’on établit qu’il y a une telle puiffance dans la nature, ôc quelle
obferve les loix que nous avons fuppofées. Nous nous fournies
fervis, de tems en tems, du terme d’attraâion, uniquement com
me d’une expreffion commode, ôc parce qu’elle fert à diffinguer
la péfanteur réelle de la péfanteur apparente ; celle-ci étant fou-
vent une combinaifon de la péfanteur, ôc de pluiieurs autres puif-
fances. Newton à fait voir comment on pouvoir calculer Pat-
traélion des corps, lorfqu’on fuppofe que leurs particules s’attî-
rent mutuellement, félon d’autres loix. Nous joindrons feule
ment ici une preuve aifée, d’une Propofition fur cette matière.
Suppofons que l’attraélion des particules du cône PAEa décroif- Fig.