i;4 Des Fluxions des quantités
principalement conildéré les Fluxions des grandeurs Géométri
ques dans le premier Livre , Ôc que nous avons tire, pour l’or
dinaire, nos démonirrations de la Géométrie , parce qu’on les
préféré fouvent aux calculs algébriques, comme étant plus pro
pres à contenter Fefprit. On a contefté l’évidence de cette Mé
thode, & l’on a fait des objeôlions contre le nombre des fym-
boles qu’on y emploie, comme s’ils dévoient fervir à couvrir
les défauts des principes, ôc des démonftrations. Pour détruire
de pareils foupçons, nous avons tâché d’expofer cette Méthode,
d’une maniéré qui en repréfente les Théorèmes clairement, ôc
dans toute leur étendue , fans aucun figne, ou caradere particu
lier, afin qu’on puiffe les foumettre plus facilement à l'examen
le plus rigoureux.
698. Mais il nous relie encore à expofer une partie impor
tante de cette théorie. Les progrès qu’on a fait, parfon moyen,
tant en Géométrie qu’en Philofophie, viennent principalement
de la facilité, de la précifion ôc de la vafte étendue de la Mé
thode du Calcul, ou de la partie Algébrique. C’eft pour fe pro
curer ces grands avantages qu’on a employé tant de fymboles
en Algèbre , dont le nombre & la complication ( joint à la gran
de attention que l’on a toujours eue, de traiter la Géométrie
dans le goût des modèles exceilens, que les Anciens nous ont
laiffé ) ont plus contribué à occafionner la préférence qu’on a
fouvent donné à la Géométrie, en genre de clarté ôc d’éviden
ce , qu’aucune différence effentielie que Fon puiffe fuppofer en
tre la Géométrie ôc FAlgébre. C’eft une efpece d’Arithmétique
générale, ôc c’eft ce qui rend fon ufage fi étendu. Mais on ne
peut pas fuppofer que cela donne atteinte à fon évidence; puif-
que nous n’avons pas des idées plus claires, ou plus diftinâes,
que celles des nombres, ôc que fouvent on trouve plus de fatis-
faclion ôc de clarté dans le calcul, que dans les conftruéiions.
On peut l’avoir employée pour couvrir, fous la complication
des fymboles , certaines théories obfcures, qu’on auroit pas pu
expofer au grand jour fous la forme Géométrique. Mais il eft hors
de doute qu’on ne doit pas moins éviter Fobfcurité, dans cette
Science, que dans la Géométrie, en définilfant clairement la
valeur ôc Fufage des fymboles, ôc marchant toujours, dans la fui
te, avec circonfpeéiion.
699. L’ufage du figne négatif, en Algèbre, donne lieu à plu*-
iîeurs conféquences qu’on a eu d’abord de la peine à admettre, ôc