xxxvîij DISCOURS PRÉLIMINAIRE.
tantes ajoutées à toutes les Tables d’époques, ainsi qu’une constante
ajoutée à tous les termes de la Table d’équation du tems.
Un autre manuscrit encore plus inconnu nous a fourni un chapitre
curieux sur la composition des éphémérides. Malgré le silence de Pto
lémée et de Théon, il nous paraissait impossible que les Grecs n’eussent
jamais composé d’almanachs des mouvemens des astres, des éclipses et
des phases de la Lune, comme nous savions qu’ils en avaient pour les
levers des étoiles et les prédictions météorologiques. Ce fragment, qui
est de Théon, a levé nos doutes.Les éphemérides des anciens paraissent
avoir été composées pour les astrologues qui, sans ce secours, auraient
été, pour la plupart, fort embarrassés pour la composition de leurs
thèmes de nativité ; les détails que nous devons à Théon, nous prouvent
que les anciennes éphémérides étaient fort complètes, et qu’elles res
semblaient beaucoup à celles qu’on faisait en Europe, dans les i5, 16
et 17 e siècles. Les idées astrologiques, les aspects et lés influences y
étaient traitées avec un soin particulier.
Après ces extraits d’un auteur qui n’a jamais été traduit, et dont
quelques ouvrages n’ont jamais été imprimés, nous disons quelques
mots de Théon de Smyrne et de son abréviateur Psellus, dont les
articles très-peu importans avaient été omis à leur époque dans notre
premier volume, où nous avons tâché de faire connaître tous les au
teurs grecs ou latins qui, sans être précisément des Astronomes, ont
du moins parlé d’Astronomie avec plus ou moins de détails. Les extraits
de ces auteurs composent l’histoire du premier tems de la science. On
y voit les premières tentatives et les premières applications de la Géo
métrie à l’Astronomie 5 mais rien de tout cela ne constitue encore un
système astronomique. C’est ce que nous trouverons dans les divers
écrits que Ptolémée a composés en grande partie d’après les livres et
les idées d’Hipparque. La véritable histoire de la science ne doit pas être
la simple énonciation des découvertes ; pour intéresser les savans, elle
doit offrir les théorèmes, les démonstrations, les méthodes, les pra
tiques et les procédés de calcul; or, c’est ce qui ne se rencontre plus
que dans les ouvrages de Ptolémée, puisque ceux d’Hipparque sont
perdus depuis long-tems, et que Théon même ne paraît pas les connaître.
La Syntaxe mathématique est donc tout-à-la-fois et le traité le plus
complet et la seule histoire qui nous reste de l’Astronomie des Grecs.
Cette grande composition, l’un des restes les plus précieux de l’anti
quité j a été long-tems négligée par les hellénistes et par les éditeurs.