DES MATHÉMATIQUES. Part. V. Ltv. I. 209
qui quoique indirecte est fort ingénieuse. Jacques Bernoulli le
démontre d’une autre manière et en tire la démonstration que
l’espace asympt. de l’hyp. d’Apollonius est infini. Mais comme
on démontre d’une autre manière que cette aire est infinie, on
peut facilement en tirer la démonstration que la somme de la
série harmonique ci-dessus et de toute autre du même genre
est infinie , quelques mauvaises raisons qu’ait pu donner un
jésuite dans les mém. de Trévoux et un M. Corradi dans un
traité du calcul intégral, pour prouver le contraire. Nous
donnerons ailleurs, d’après M. Maclaurin , un moyen de re-
connoître si une série a une somme finie ou infinie.
Une autre série , dont il étoit naturel de chercher aussi la
somme, est celle-ci: i -+--j -H j-h- ~ &c. qui est la série
réciproque des quarrés. Mais les moyens de M. Bernoulli sont
impuissans, pour résoudre le problème; il démontre néanmoins
sur ce sujet une chose fort curieuse ; c’est que dans cette série
la somme des termes impairs 1 ^ ^ &c. est à celle des
termes pairs ~ -+- -fg ■+• -H ^ &c. comme 3 à 1. Et en général
si l’on a une série réciproque des puissances quelconques ,
comme 1 &c. ? l a somme des termes dans les places
impaires, comme 1 -+-yr *+■ ~ sera a celle des termes
pairs~~&c., comme r?— i esta 1. Ainsi dans la série
réciproque des cubes, ce rapport sera dey à 1 ; dans celle des
quarrés quarrés, ce sera celle de i5 à i. M. de Mairan a donné
dans les mémoires de l’académie des sciences , pour l’année 1760,
une démonstration particulière de cette vérité, plus simple et
plus directe que celle de Bernoulli. Quant à la série réciproque
des quarrés 1 ■+■ 7-+- ^ &c. M. Euler est, je crois, le pre
mier qui en ait donné la sommation qui est du genre trans
cendant ; et ce qu’il y a de singulier ici, c’est que la série réci
proque des cubes, commej *+- r? &c., ne présente pas les
mêmes difficultés ; il en sera question dans la suite.
On ne sera probablement pas fâché de trouver ici une idée
des moyens employés par les deux illustres frères pour la réso
lution de ces problèmes. L’un d’eux consiste dans la résolution
de la série donnée en plusieurs autres dont la sommation est
déjà connue; mais celui dont ils font le plus souvent usage est
de soustraire d’une série donnée, la même série diminuée de
son premier terme, ou de quelques-uns de ses premiers termes.
Soit, par exemple , la série harmonique 1 + + t &c.
que je nomme A. sans m’inquiéter si sa somme, est finie ou infinie.
Tonie III. D. d