DES MATHÉMATIQUES. Part. V. Liv. I.
toute considération d’infiniment petits , ou de quantités éva
nouissantes , ou de Moment ou vitesse d’accroissement. N0113
ne pouvons nous dispenser d’entrer ici dans quelques détails
sur ces découvertes analytiques.
Le cit. Lagrange avoit déjà donné , dans un mémoire inséré
parmi ceux de l’Académie de Berlin (année 1772)', un essai
de cette nouvelle théorie des fonctions algébriques. Une fonc
tion quelconque de x représentée par u , étant donnée , et la
variable x prenant un accroissement quelconque fini, que nous
exprimerons par i, il examine et recherche la forme que doit
prendre la nouvelle fonction développée en une série ascen
dante , selon les puissances de l’accroissement i. En supposant
u\ u\ u"\ &c. de nouvelles fonctions de u , qu’on détermine
ensuite par de simples procédés analytiques ; cette forme est
U -t- U i
&c., dans laquelle série zi!' se déduit de
u\ de la même manière et par le même procédé que celui dont
u se déduit de u. Il examine de même les formes qui résultent
en développant ainsi en série une fonction de deux variables ,
comme x et y , ou de trois , comme x, y, z , &c, en les
supposant s’accroître respectivement d’une quantité déterminée»
Il déduit enfin dans ce mémoire , de cette considération nou
velle des fonctions , une foule de vérités analytiques ; quelques-
unes déjà proposées par Taylor, Euler, Bernoulli, Lambert,
mais d’après îa supposition de quantités infiniment petites ,
au lieu qu’elles sont ici déduites de simples procédés algébriques
finis 5 les autres absolument neuves et servant comme d'échelons
pour s’élever à des théories encore à peine ébauchées.
Cette matière a paru dans îa suite , au cit. Lagrange , mé
riter de plus grands développernens, et c’est ce qu’il a fait dans
l’ouvrage publié l’an V ( ou 1797 ) , sous le titre de Théorie
des fonctions analyti ques , contenant les principes du calcul
différentiel, dégagés de toute considération d’infiniment petits y
ou d’évanouissons , ou de limites, ou de fluxions, et réduits
à l’analyse algébrique des quantités finies ( Paris , in-¿g. ).
En effet , quelque certain que soit le calcul communément
appellé différentiel et intégral , ou des fluxions et fiuentes , on
ne peut disconvenir que cette certitude n’étoit pas établie sur
des principes assez lumineux et assez simples, ou assez directs ,
pour fermer la bouche à tout contradicteur. Il n’est plus per
sonne qui ne regarde le mot d'infiniment petit, comme celui
des indivisibles de Cavalleri c’est à-dire comme un mot
dont la notion a besoin d’être ramenée à des idées plus
géométriques.
I±es fluxions de Neuton sont à la vérité plus exactes y mai*