histoire
Après ces considérations générales et quelques autres sur le
développement des fonctions , le cit, Lagrange reprend la
formule F (.'c-f- 1 -)=:Fx -Hpi -f- qii H- ri 3 , &c. $ et au moyen
d’un tour d’analyse particulier , il la transforme en une nou
velle Fx -t- -H A- —^ -t- &c. , dans laquelle V'æ est une
fonction dérivée de Frr , F' 1 x une autre fonction dérivée de
F oc , comme celle-ci l’étoit de la première , &c. et ainsi de
suite , en sorte que ayant une fois la fonction F’•£ , on aura
par le même procédé F"x > F '' x , &c.
Ceci s’applique immédiatement à l’invention et à la démons
tration du binôme de Neuton. En effet, d’après ce qu’on vient de
dire, qu’on suppose la fonction F^;—x m , on aura F(.r-J-/)—x-\-i 9
qui sera égal a x -h r xi -h — 1———h —— , otc ; il ne
s’agit que de trouver la première F'x ; or les seules règles or
dinaires de l’algèbre donnent pour second terme mx m ~'. Ainsi
la fonction F'x se tirant de la précédente de la même manière
que celle-ci de la première , elle sera m.m—î. x m ~ 2 , et la
suivante m. m—î. m— 2. x m ~ 3 , et ainsi de suite, d’où il suit
que (x-Fi) m sera x m -\-m. x m ~'i-J- x^-'r -f- — n ~ x m " 3 i 3 , &c.
ce qui est précisément la formule donnée par Neuton , qui se
trouve par-là démontrée analytiquement, et quelle que soit la
nature de l’exposant m.
Nous devons en effet remarquer ici que quelqu’universel que
soit l’usage de cette formule , quelque exact qu’en ait toujours
été le résultat , on pouvoit en désirer une démonstration plus
complète que celle donnée par Neuton , relativement aux cas
où m est une quantité fractionnaire ou négative ; car la dé
monstration de Neuton n’est absolument concluante que pour
les cas où m est un nombre entier positif ; les autres en sont
déduits par une simple induction , que tout esprit un peu versé
dans l’analyse algébrique sent bien ne pouvoir tromper, et qui
n’a en effet jamais été trouvée en défaut ; mais l’esprit mathé
matique est fondé à demander encore , surtout pour un théo
rème aussi fondamental , un genre de preuve qui ne laisse à
l’esprit le plus vétilleux et le plus difficile en fait de preuve,
le moindre sujet de se refuser à l’admettre. Ainsi a-t-on vu
un docteur Green , digne pendant de nos Gauthiers , quoique
professeur de physique à F université de Cambridge, et collègue
de Cotes , non-seulement en douter, mais l’arguer de fausseté,
et prétendre la démontrer par des exemples mal appliqués j
mais il ne paroît pas que les géomètres anglois, ni même Cotes,
son collègue, ayent daigné lui répondre.
Hivers