DES MATHÉMATIQUES. Part. V. Liv. I. a 7 5
paresse dans l’invention des moyens que l’analyse pure peut
Suggérer pour remonter d’une fonction dérivée à sa fonction
primitive, lorsque cela se peut ; ou lorsque cela ne se peut pas,
à l’exprimer en série , de manière à reconnoître les limites
entre lesquelles se trouve la vraie valeur , à rendre ces limites
de plus en plus resserrées , à démêler les cas où la fonction
primitive est la solution complète cherchée , ou seulement une
solution particulière ; toutes choses qui jettent un grand jour
sur le calcul intégral même , et qui ajoutent à sa solidité.
La partie du même ouvrage où ie cit. Lagrange applique à
la Géométrie son calcul des fonctions, n’est pas moins inté
ressante , par la manière lumineuse et nouvelle dont il envi
sage les divers problèmes que présente la théorie des lignes
courbes , comme la méthode des tangentes , celle des maxima
et minima , la nature des différentes espèces de contact des
courbes , entr’elles ou avec le cercle , d’où naît la théorie des
développées , la quadrature et rectification des courbes , les
courbes à double courbure et les surfaces courbes. Cette ma
tière ne prête pas à un développement qui puisse trouver place
ici.
L’ouvrage est terminé par une application de la même théorie
à la mécanique transcendante , ou le cit. Lagrange déduit de
notions purement analytiques , les propriétés et les principales
vérités de la science du mouvement, tant uniforme qu’accéléré
ou retardé. Ii y fait voir comment l’espace parcouru par le
mobile , étant donné par une fonction du temps, la vitesse et
la force sont données par les fonctions prime et seconde ; ce
qui réduit tous les problèmes de dynamique , qui consistent
à trouver deux de ces choses , les deux autres étant données #
soit à passer de la fonction primitive aux fonctions prime et
seconde , soit de l’une de celles-ci à la fonction primitive. Il
y résoud aussi, d*après sa théorie, quelques-uns des plus beaux
problèmes de la mécanique , comme celui de la brachystochrone
clans sa plus grande généralité , celui des courbes décrites par
un corps animé de forces quelconques dans un milieu résistant
suivant une loi quelconque , &c. A l’occasion de ce dernier ,
il discute la source de l’erreur commise par Neuton dans la
première édition de ses Principes , à l’occasion du problème
de trouver la courbe décrite par un corps attiré vers un point
selon une loi quelconque , et se mouvant dans un milieu ré
sistant selon une raison donnée. La méprise de Neuton ne
vient pas , comme MM. Jean et Nicolas Bernoulli le pensoient,
d’une fausse différentiation du second ordre , mais d’avoir né
gligé un terme de la série qu’il employoit ; méprise , au reste,
qu’il corrigea dans son édition de ijid, par une méthode que
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