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le cif. Lagrange fait voir revenir entièrement, pour le résultat,
à celle qu'il employé au moyen de sa théorie des fonctions.
Le cit. Lagrange traite enfin , d’après la même méthode ,
diverses autres questions de mécanique transcendante , et dé
montre divers principes de cette science , comme ceux des
centres de gravité , de l’uniformité des aires décrites par un
corps ou par le centre de gravité d’un système de corps agissans
les uns sur les autres , lorsqu’ils tendent vers un point en vertu
d’une force quelconque , celui de la conservation des fo ces
vives avec les limitations auxquelles il est sujet. Mais nous 11e
pouvons qu’indiquer ainsi généralement les applications nom
breuses qu’il fait de sa méthode. L’ouvrage dont nous venons
de donner une idée imparfaite , est un de ceux que les géo
mètres doivent étudier avec le plus de soin , comme l’une des
plus savantes productions du genie analytique.
XXVI.
Parmi les nouveaux calculs qui ont pris naissance dans ce
siècle , et qui ont considérablement étendu les limites de la
Géométrie , on doit ranger celui de la mesure et des rapports
des quantités angulaires , et spécialement celui des différentielles
et intégrales des sinus , co-sinus et tangentes d’arcs. L’applica
tion de l’Analyse aux grandes questions de l’astronomie phy
sique en a été l’occasion. En effet, comme les mouvemens des
corps célestes ne se mesurent que par des arcs , tant en lon
gitude qu’en latitude , on n’auroit pu le plus souvent, en ex
primant ces quantités à la manière ordinaire , se tirer des ex
pressions compliquées , auxquelles elles conduisent. Les re
cherches , par exemple , sur les mouvemens et les perturbations
des planètes, celles sur la théorie de la lune en particulier,
présentent toujours des calculs d’angles, et conséquemment de
leurs sinus et co-sinus , ainsi que de leurs puissances servant à
les exprimer. Ainsi les géomètres ont été dans la nécessité d’in
venter ce calcul et de lui donner une grande étendue. On pour-
roit le diviser en deux parties , l’une en quelque sorte élémen
taire et qui a pour objet les rapports finis de ces quantités
angulaires, l’autre qui en est la partie transcendante , ou l’ap
plication des calculs différentiel et intégral à ces déterminations.
Je ne vois pas que personne , avant les premières années
de ce siècle, se soit avisé de rechercher des formules propres
à exprimer les sinus ou co sinus , tangentes ou co-tangentes
des sommes ou différences d’arcs de cercle , de leurs puis
sances , &c. Il étoit cependant bien naturel, ce semble , et