DES MATHÉMATIQUES. Part. V. Lit. I. 2 9I
progrès, on doit parvenir à une équation finale qui ne contienne
que la dernière , dont la détermination ne dépendra plus que
de la résolution de cette équation finale, et les fera connoître
toutes. Telle est la marche que l’esprit entrevoit, ou pour mieux
dire voit ouvert devant lui. Mais il y a souvent loin de cette
théorie à l’exécution. Ces équations ne fussent-elles que du pre
mier degré, s’il y en a trois ou quatre, le calcul se complique
déjà singulièrement, sans compter d’autres inconvéniens. Mais
si ces équations sont de degrés supérieurs au premier , par
exemple du second seulement , la complication redouble et les
radicaux multipliés jettent ou dans des embarras inextricables,
ou dans des équations finales qui surpassent toutes les forces
de l’analyse. Si les équations sont d’un degré encore supérieur,
du troisième , par exemple , il n’y a plus moyen de s’en tirer.
Semblable au chasseur qui après avoir laborieusement suivi sa
proie , la voit se renfermer dans un hallier impénétrable , et
est obligé d'y renoncer, le géomètre est contraint d’abandonner
la sienne , ne pouvant arriver à une équation finale ; car l’é
quation la plus élevée présente au moins les ressources ou du
tâtonnement , ou de l’approximation ; mais ici rien de sem
blable : les épines du calcul arrêtent tout court l’analyste et
lui interdisent toute marche ultérieure. Mais après cette courte
introduction , nous allons entrer dans des détails.
Pour commencer par un exemple , lorsqu’on a deux incon
nues renfermées chacune dans autant d’équations du premier
degré, par exemple ^ ^ by ^ £ _ Q
a r x-\- b 9 y 4- o
le procédé qui se présente le premier est de chercher la valeur
de x, qui est — h — a —-y et de l’introduire dans la seconde, qui
devient alors —a r by — a 9 c ab 9 y ac 9 -=. o, ce qui donne
a 9 by— a'by — a'c—a r c, et enfin y c=z a Jr~ ^ ÿ o* 1 trouveroit
par un semblable procédé x^=z b J b "^,
Supposons maintenant trois équations simples et trois incon
9 a x 4- b y 4* c z -H ci = o y
a f x 4- b f y -4- c f Z -+- d r -=. o ,
a"x -t- b"y 4- c 1 'z 4- d"— o ;
on trouveroit en employant ce procédé, et par un calcul semblable
au précédent, la valeur d’une des inconnues, par exemple z,
__ ( ab’ — a'b ) X ( ad' —• r.’d ) — ( ab'' — a"b ) X i ad' — a d' )
^ ( ab" — a ’b ) X (, at! — a’c ) —+ { ab' — a‘b j X ( ac‘ 1 — a"c ) *
O o 2.