33*2 HISTOIRE
Tout se passa alors entre Lebnitz et Bernoulli ; ce île fut qu’en
1697 que le problème des trajectoires orthogonales devint public,
et cela à l’occasion du fameux problème des lsopérimëtres r
agité avec plus de chaleur qu’il n’eut peut-être convenu entre
les deux illustres frères Bernoulli. Dans le cours de cette
contestation Jean Bernoulli proposa à son frère plusieurs pro
blèmes parmi lesquels est celui des trajectoires ; et comme 011
l'imagine aisément, un des cas les plus difficiles savoir celui où
il s’agit de déterminer la courbe qui coupe a angles droits une
suite de logarithmiques ayant un même axe, et passant par
un même point.
Ce problème ne fut pas inaccessible à Jacques Bernoulli ;
il en donna une solution et une construction élégante dans les
Actes de Léipzig, du mois de mai 1697 (1). Il est superflu de
dire qu’il résolut aussi les cas les plus faciles comme celui des
paraboles égales mues parallèlement à elles-mêmes le long de
leur axe (on en a vu plus haut la solution); celui des mêmes
paraboles mues parallèlement à elles-mêmes dans le sens per
pendiculaire à leur axe ( car c’est-là encore un problème des
trajectoires ) ; ici cette trajectoire est une parabole cubique
de la seconde espèce , &c. &c. Je remarquerai encore ici que
Leibnitz résolut dans le temps ce problème de la trajectoire
des logarithmiques du même axe et passant par le même point.
Il y réduit, comme fit aussi Jean Bernoulli, le problème à la
construction d’une équation exponentielle. Mais on doit voir
sur tout cela les Actes de Léipzig , ou le Commercium epis
tolicum de Leibnitz , ou le tome premier des OEuvres de Jean
Bernoulli-
Le problème des trajectoires orthogonales en resta là pendant
quelques années, c’est à-dire jusques en 1715. Il reparut alors
sur la scène , et fut l’objet d’une espèce de défi fait aux géor
mètres anglois par Leibnitz. C’étoit le moment de la fameuse
querelle sur l’invention du calcul différentiel. Leibnitz , pour
tenter leur force, ou suivant son expression , leur tâter le
pouls , leur proposa , dans les Actes de Léipzig de cette'
année , de trouver la trajectoire orthogonale d’une suite de
courbes de même nature , ayant même axe et même sommet
et pour exemple , il proposoit des hyperboles de même axe ,
de même sommet et de même centre.
L’exemple etoit mal choisi, et en effet le problème, du
moins dans ce cas , fut non-seulement résolu par divers géo
mètres anglois , mais encore par Nicolas Bernoulli, fils de
(1) Voyez aussi Jacques Bernoulli ; Opera , 1.1, Jean Bernoulli , Opp. 1.1
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