336 HISTOIRE
Jacques , se comporta aussi dans cette occasion en homme
digne du nom qu’il portoit. Il étoit alors professeur de mathé
matiques à Padoue , où il mourut quelques années après ,
encore très-jeune. Sa solution parut dans les Actes de Leipzig,
de 1719 (1). Il y revendique la formule de Herman, comme
Payant donnée pour les cas où elle est applicable , et l’ayant
communiquée trois ans auparavant à M. de Montmort. Il donne
ensuite sa méthode particulière qu’il applique à un grand
nombre d’exemples de courbes, soit géométriques , soit trans
cendantes ; il y examine , à l’égard de ces dernières , les cas
où sa méthode y est applicable et ceux où elle ne l’est pas,
Le mémoire fait sans doute regretter que son auteur ait été ,
çojmne son cousin Nicolas, fils de Jean , moissonné à la fleur
de son âge.
Quelqu’étendne que nous ayons déjà donnée à l’histoire de
ce problème , nous ne pouvons nous dispenser de parler d’une
pièce intéressante de Nicolas Bernoulli , iils de Jean , qu’il
publia en 1720 , dans les Actes de Leipzig (2) , sous le titre
de Exercitatio geometrica de trajectoriis orthogonalibus , &c.
Elle est divisée en trois parties , dans la première desquelles
il examine les diverses solutions données de ce problème. Il
rend justice à la sagacité de Taylor , dans la solution duquel
il trouve néanmoins quelques défauts qui ne nuisent pas au
fond j mais il y juge sévèrement et de toutes manières
Herman. Ce géomètre, quoique élève distingué de Bernoulli,
a en effet bien souvent encouru avec justice le reproche d’une
certaine précipitation qui lui faisoit donner comme complettes
des solutions imparfaites et même quelquefois erronées. Il exa
mine dans la seconde partie le degré de perfection des diffé
rentes solutions déjà données , et y fait connoître diverses
méthodes de Jean Bernoulli son père , qu’il commente au besoin.
La troisième partie roule sur un cas du problêrpe , celui où
Ips courbes proposées à couper par la trajectoire , sont décrites
relativement à un pôle , et semblables $ sur cela il distingue
(1) Voyez aussi Jean Bernoulli, Opp. t. II, p. 305 et suiv.
(2) Ibid.
Note de L- Editeur.
L’impression de cette feuille alIoit finir lorsque l’auteur est mort, le 19
décembre 1799. La suite du manuscrit exige quelque révision et quelques addi
tifs dont je me suis chargé avec plaisir, comme un des plus anciens amis de
Montucla , et comme ayant contribué beaucoup à lui faire entreprendre cette
¿ç.conde édition,
Jérôme Lalande.