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DES MATHÉMATIQUES. Part. Y. Lrv. I. 33 7
trois espèces de similitudes , qu’il appelle latérale, expo
nentielle et fonctionnelle. La première est de la nature de
celles du cercle , de la parabole et des hyperboles équilatères ,
qui sont, comme l’on sait, des courbes semblables. La seconde t
est celle des courbes dans lesquelles ayant pris deux abscisses
dans le rapport de a à b , les ordonnées correspondantes sont
dansunrapport comme dea n dô\ «étant unexposantquelconque
entier ou rompu , plus ou moins grand que l’unité ; la troisième
similitude a lieu lorsque les ordonnées dans les differentes courbes
sont exprimées par des fonctions semblables; et elle renferme
les deux précédentes. Du savant travail de Bernoulli sur ce sujet,
il résulte que toutes les fois que les courbes proposées sont
semblables d’un de ces genres de similitude , le problème est
susceptible d’une résolution complète, et peut être ramené au
moins à une équation différentielle , où les indéterminées étant
séparées, la courbe est constructible au moyen des quadratures.
Les formules de Bernoulli sont même, dans tous ces cas, d’une
grande simplicité, et les indéterminées y sont presque séparées
d’elles-mêmes. (1)
Nous terminons ces détails par une dernière observation. Le
problème au moyen des tentatives de ces géomètres a été amené
au point d’être généralement et complètement résolu, lorsque
les courbes sont algébriques , ou lorsque ne l’étant pas elles
sont au moins semblables , soit qu’on les rapporte à un axe, soit
qu’on les rapporte à un pôle. Mais on n’a pas encore de mé
thode générale pour le cas où les courbes transcendantes , sont
dissemblables quoique de même nature. Bernoulli désespéroit
même qu’il fût possible de le résoudre généralement dans ce
cas ; et on n’a pu en trouver que des solutions particulières.
Le problème des trajectoires orthogonales nous conduit natu
rellement à un autre qui fut aussi traité par les mêmes géomètres
vers l’époque à laquelle nous sommes parvenus. Il ne s’agit plus
(i) Nicolas Bernoulli, dont nous ve
nons de parler , étoit fils de Jean , il na
quit à Bâle le 27 janvier 1695. Ayant
donné, dès sa plus tendre enfance, toutes
les marques d’un esprit né pour les
sciences, son père eût un soin particulier
de le former à la géométrie , en quoi il
réussit si bien qu’à peine âgé de vingt-
cinq ans il pouvoir jouter avec les pre
miers géomètres de l’Europe comme le
prouvent les recherches sur les trajectoires
orthogonales et autres dont nous avons
donné l’histoire. Il passa plusieurs années
en Italie où il fut particulièrement lié
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avec Poleni, Riccati, Manfredi, Zendrini.
Après son retour à Bâle, il fut appelé avec
son frère puîné, Daniel, à Pétersbourg
pour y remplir une place dans la célèbre
académie que le czar Pierre 1 er . y avoit
fondée. Il y arriva sur la fin de 1725 ,
mais quelques mois après , attaqué de
phtysie , il y mourut le 26 juillet 1726.
L’impératricelui fit faire, à ses frais, des
obsèques honorables.
Son cousin , Nicolas Bernoulli, fils dç
Nicolas ( qui étoit frère de Jacques e|
de Jean ) f est mort en 1760.
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