DES MATHÉMATIQUES Faut. V. Lxv. I. 3|i
du centre C au rayon CE un arc de cercle coupant l’ellipse
en O. On aura B O — AO égal à une ligne droite qu’il assigne.
Ce même mémoire d’Euler contient un précis des recherches
Curieuses de Fagnano sur la Lemniscaîe , courbe en effet qui a
des propriétés curieuses et qui méritoient l’attention des géo
mètres. Elles y sont démontrées beaucoup plus brièvement (1).
Il est à remarquer qu’on a bien pu trouver, et de diverses
manières , des arcs elliptiques et hyperboliques dont la diffé
rence fût une ligne droite ; mais je ne sache pas qu’on ait pu
en trouver dont la somme fût rectifiable.
On peut rappeler ici, attendu l’affinité de la matière, la dé
couverte curieuse de Landen, insérée dans les Transactions
philosophiques de 1775. ; savoir la rectification d’un arc hyper
bolique au moyen de deux arcs elliptiques. Cette vérité démontrée
par Landen d’une manière un peu embarrassée l’a été d’une
manière beaucoup plus simple par le cit. Legendre dans un
mémoire sur les transcendantes elliptiques.
Nous terminerons cet article par un problème géométrique assez
curieux et sur lequel les géomètres du premier ordre essayèrent
leurs forces vers l’an 1700. 11 fut proposé par Offenbonrg en 1718.
Qu’on se rappelle qne, vers la fin du siècle précédent, Viviani
avoit proposé un problème plus curieux que difficile, savoir de
percer une voûte hémisphérique de quatre ouvertures telles que
le restant fût absolument carrable. Offenboûrg proposa de la
percer de plusieurs fenêtres ovales dont le contour fût absolu
ment rectifiable. Je ne vois pas cependant que personne s’en
soit occupé avant 1780 ou 1732. Herman le premier, à ce qu’il
me paroît, en donna une solution., mais elle étoit vicieuse,
ainsi que le fit voir Bernoulli, qui le résolut le premier et de
deux manières; l’une en cherchant sur la surface de la sphère
une courbe absolument rectifiable; l’autre en décrivant sur la
surface de cette même sphère, une courbe par un procédé sem
blable à celui par lequel on décrit une épicycloïde. Qu’on ima
gine pour cet effet un cercle soit grand soit petit, et qu’un cercle
dont la circonférence seroit toujours appliquée à la surface sphé
rique , roule sur ce premier cercle comme pour la cycloïde ou
les épicycloides ordinaires, un point de ce cercle roulant décrira
(1) La Lemniscate est une courbe du
quatrième degré faite en forme de huit
de chiffre et dont l’équation est æx-+-
yy — V xx —y y. T! y en a bien
plusieurs autres du même ordre qui ont
une forme semblable, mais la courbe dont
nous parlons est proprement celle à
laquelle on a donné le nom de Lmnis-
cate. Parmi ses propriétés une des prin
cipales est d’être susceptible, quoique
rentrant en elle-même, de quadratur©
tant définie qu’indéfinie. Son aire totale
est égale au carré de son demi axe. C’est
encore une propriété singulière de cette
courbe , d’avoir sa circonférence divisible
en portions égales quoique dissemblables,