DES MATHÉMATIQUES. Part. V. Liv. I. 349
à différentielles partielles à intégrer. On trouve dans le calcul
intégral d’Euler une instruction complète sur ce sujet; mais nous
ne pouvons ici qu’indiquer cette source, la première et princi
pale de toutes : à son défaut , car tout le monde ne peut pas
avoir ce volumineux ouvrage , on peut consulter le traite du
calcul différentiel et du calcul intégral du cit. Lacroix, un des
plus habiles géomètres que nous ayons.
Tels sont les principaux artifices des inventeurs et premiers
promoteurs de ce calcul, d’Alembert et Euler. Mais les géomètres
qui les ont suivis y en ont ajouté beaucoup d’autres que nous ne
pouvons, attendu l’abstraction de la matière, qu’indiquer à nos
lecteurs. Le cit. Lagrange nous paroît être le premier qui ait
étendu ces spéculations, en résolvant un cas de ces équations,
qui avoit jusqu’alors éludé la sagacité des analystes. C’est celui
des équations aux différentielles partielles linéaires du premier
ordre entre un nombre quelconque de variables (1), ce qu’il a
ensuite étendu à celles qui n’étoient pas linéaires, en enseignant
la manière de les réduire aux premières (a). On peut aussi voir
dans les Mémoires de VAcadémie de 1787 , un mémoire des
plus savans du cit. Legendre, où il parcourt avec soin tous les
cas où l’intégration peut s’exécuter.
Nous ne saurions, on doit le sentir, entrer dans des détails
sur les équations différentielles de ce genre et du second ordre*
Euler en a attaqué et résolu quelques-unes. Le cit. Laplace a
été plus loin, et a donné (3), pour intégrer l'équation linéaire
du second ordre entre trois variables et leurs différences par
tielles, une méthode que le cit. Legendre a perfectionnée encore
dans les Mémoires de VAcadémie de 1787.
Parmi les difficultés de ce calcul, il en est une qui , si elle
n’est pas la plus grande, est l’une des plus considérables; c’est
la détermination des fonctions arbitraires à ajouter à l’intégrale
pour la compléter. Comme l’on joint une constante à une inté
grale ordinaire, et qui se détermine ensuite d’après les condi
tions de la question , qui quelquefois la rendent zéro , ou lui
donnent une valeur quelconque, tes fonctions arbitraires qui se
joignent à l’intégrale, ont besoin d’être déterminées par les
conditions de la question , et ces conditions sont d’ordinaire ,
que cette fonction (lorsqu’il n’y en a qu’une, comme dans l’in
tégration des différences partielles du premier ordre) soit égale
à cette grandeur, ou prenne telle forme particulière lorsque rû
(1) Mêm, de Berlin , ann. 1774.
(2) En 1784, Paul Charpit, qu’une
mort prématurée enleva peu de temps
après aux mathématiques , qu’il cultivoit
avec succès, combinant ces deux mé
thodes de Lagrange , parvint à réduire
l’intégration des équations quelconques
du premier ordre à celle de 2 ou 3 équa-»
tions différentielles totales. Lacroix.
(3) Mcm, de l’Acad. 1773.