354 HISTOIRE
nous ne pouvons que renvoyer ceux de nos lecteurs qui aspirent
aux connoissances les plus sublimes de la géométrie , car on
y trouve la solution purement analytique des problèmes les
plus beaux et les plus épineux de la mécanique transcendante.
M. de Lagrange a depuis donné , dans le tome IV des Mémoires
de Turin , un écrit où il étend sa théorie , et où il fait di
verses observations tendantes à repousser quelques attaques
indirectes , celle par exemple de M. Fontaine qui , dans les
Mémoires de l’Académie , pour 1767 , après avoir dit que
M. de Lagrange s’étoit égaré dans la route nouvelle qu’il
avoit prise , pour n’en avoir pas connu la véritable théorie ,
donne deux autres méthodes qu’il regarde comme nouvelles
et supérieures à celle de M. de Lagrange. Sans entrer dans de
grands détails , il suffit de dire que le témoignage d’Euler ,
aussi grand juge en ces matières que qui que ce soit , justifie
M. de Lagrange , et que tous les grands géomètres de l’Europe
s’accordent à lui attribuer l’honneur d’avoir ouvert cette nou
velle voie à travers les épines du calcul, et d’y avoir marché
d’une manière ferme. C’est aussi avec raison que M. de
Lagrange se plaint des PP. Jacquier et Leseur , qui donnant
d’après Euler les élémens de ce nouveau calcul (1) , ne parlent
absolument que de lui, tandis que Euler lui-même rend à
M. de Lagrange toute la justice qui lui est due, ainsi qu’on
l’a vu plus haut.
Tel est en abrégé l’historique de ce calcul des variations ;
nous voudrions pouvoir suivre l’auteur dans les détails de sa
méthode , ainsi que dans les applications nombreuses de ce
calcul aux problèmes dont nous parlons ; mais vu la nature
de cet ouvrage , nous ne pouvons qu’indiquer les sources aux
quelles il faut recourir pour prendre une connoissance ap
profondie de ce calcul et de ses usages.
On doit d’abord citer à cet égard le mémoire même de M.
de Lagrange , inséré dans le second volume des Mélanges de
mathématiques et de physique de la société de Turin , à
quoi l’on doit ajouter celui du même auteur , inséré dans le
quatrième volume de ces Mélanges, qui est un supplément
au premier. Nous avons dit qu’Euler a donné, dans le dixième
tome des Nouveaux Mémoires de Pétersbourg , les règles de
ce calcul , sous le titre d'Elementa calculi variationum , qui
est suivi d’un autre qui en contient l’application aux questions
de maximis et minimis. On en lit un précis très - bien fait
dans le second volume des Elémens du calcul intégral, des
PP. Leseur et Jacquier, ouvrage que nous avons cité souvent. (*)
(*) Traitd du calcul intégral, tome 11/