46 HISTOIRE
combien pins laborieuse encore seroit la solution d’une équation
du troisième ou quatrième degré. M. Fontaine semble n’avoir pas
ôsé y toucher. M. Dalembert a proposé dans l’article équation
de l'Encyclopédie, quelques difficultés contre la méthode de
M. Fontaine, auxquelles il ne paroît pas qu’il ait répondu. Après
cette sorte de digression, je reprends le iil des recherches de
M. Euler.
Ce grand géomètre ne s’est pas borné à traiter cette matière
des équations, dans le mémoire dont on a donné plus haut l’es
quisse , et où elle n’est traitée qu’occasionnellement. 11 a attaqué
le problème plus directement et, pour ainsi dire , davantage
de front, en 1762 (1). Il remarque que dans une équation du
second degré, sans second terme, la racine est exprimée par un
radical du second degré : que dans une du troisième, elle l’est
par deux radicaux du troisième degré, enveloppant un radical
du deuxième, d’où il se croit fondé à conclure que dans une
équation du degré m, la racine doit être exprimée par m *— 1 de
radicaux du degré m j il se forme donc une expression composée
de radicaux du degré de l’équation, et renfermant, à l’exemple
des formules du troisième et quatrième degrés des sous-ra
dicaux du second degré, le tout en quantités indéterminées et
tellement combinées, qu’il puisse en résulter autant de valeurs
différentes que le degré de l’équation a d’unités. Il élève ensuite
cette expression à ce degré \ ce qui lui donne une équation qui
doit être égale à la donnée, en sorte que les comparant terme
à terme, on doit trouver la valeur de toutes ces indéterminées.
Il fait voir en effet la justesse de cotte considération , en l’ap
pliquant aux équations des second, troisième et quatrième degrés ;
car il arrive précisément aux mêmes formules que donnent
d’autres méthodes. Il y avoit donc lieu d’espérer que cet artifice
appliqué au cinquième degré en donneroit la solution. Mais
arrêté par la difficulté des éliminations des radicaux, il est obligé
de se borner à quelques cas particuliers d’équations de ce degré,
dont il assigne les racines fort compliquées. Car elles sont, et
devroient être par sa supposition, formées de quatre radicaux du
cinquième degré , tels que 'j/Azfcf/B, et au surplus sujettes au
cas irréductible 5 car , par exemple , dans cette équation x 5
—• 40a; 3 — 73.27 2 + 5ox + 98 , la racine est ainsi exprimée
y- 3 1 + 0 j/—* 7 + l/'- H 31 —1 3 l/—■ 7 + 1/ —• 18 + 10l/ —h 7
18—< iol/—' 7* Cette équation a cependant au moins une
C x ) A/-OVÎ Commentant, Acad. Petrop. t. IX.