DES MATHÉMATIQUES. Faut. V. Liv.Iir. 609
neroient les deux forces agissant séparément ; or, un corps qu’on
fait mouvoir uniformément, suivant deux directions différentes
àï-la-fois, parcourt nécessairement la diagonale du parallélo-
grame dont il eût parcouru séparément les côtés en vertu de
chacun des deux mouvemens. D’où il suit que deux puissances
quelconques qui agissent ensemble sur un même corps, seront
équivalentes à une seule, représentée dans sa quantité et sa
direction , par la diagonale du parallélograme dont les côtés
représentent en particulier les quantités et les directions des
deux puissances données. C’est en quoi consiste le principe
qu’on nomme la composition des forces.
Ce principe suffit seul pour déterminerles lois de l’équilibre dans
tous les cas ; car en composant successivement toutes les forces
deux à deux, on doit parvenir à une force unique, qui sera
équivalente à toutes ces forces , et qui, par conséquent, devra
être nulle dans le cas d’équilibre, s’il n’y a dans le système
aucun point fixe $ mais s’il y en a un, il faudra que la direc
tion de cette force unique passe par le point fixe. C’est ce qu’on
peut voir dans tous les livres de Statique, et particulièrement
dans la nouvelle Mécanique de Varignon , où la théorie des
machines est déduite uniquement du principe dont nous venons
de parler.
Quant à l’invention du principe dont il s’agit, il me semble
qu’on doit l’attribuer à Galilée, qui, dans la seconde propo
sition de la quatrième journée de ses Dialogues, démontre qu’un
corps mû avec deux vitesses uniformes, l’une horizontale, l’autre
verticale , doit prendre une vitesse représentée par l’hypothénuse
du triangle dont les côtés représentent ces deux vitesses.
Mais il paroît en même temps que Galilée n’a pas connu
toute l’importance de ce théorème dans la Théorie de L } Equi
libre ; car dans le troisième dialogue où il traite du mouvement
des corps pesans sur des plans inclinés, au lieu d’employer
le principe de la composition du mouvement pour déterminer
directement la gravité relative d’un corps sur un plan incliné ;
il déduit plutôt cette détermination de la théorie de l’équilibre
sur les plans inclinés, d’après ce qu’il avoit établi auparavant
dans son traité ; Délia scienza mecanica , où il ramène le plan
incliné au levier.
On trouve ensuite la théorie des mouvemens composés dans
les écrits de Descartes, de Roberval, de Mersenne , de Wallis :
mais, c’est Varignon qui, le premier montra l’usage de cette
théorie dans l’Equilibre des Machines.
Le projet d’une nouvelle mécanique qu’il publia en 1687,
n’a pour objet que de démontrer les règles de la Statique par
la composition des mouyemens ou des forces 5 et cet objet a
Tome III» il h h h