* DES MATHEMATIQUES. Part. V. Liv. IÏI. 617
celui que nous venons d’exposer, lui fournit aussi une méthode
semblable pour les problèmes de dynamique, et qui a les mêmes
avantages.
Pour se former d’abord une idée de cette méthode , on se rap-
pelera que le principe général des vitesses virtuelles consiste en
ce que, lorsqu’un système de corps réduits à des points, et animés
de forces quelconques, est en équilibre, si on donne à ce système un
petit mouvement quelconque , en vertu duquel chaque corps
parcoure un espace infiniment petit, la somme des forces ou
puissances multipliées chacune par l’espace que le point où elle
est appliquée parcourt suivant la direction de cette puissance,
est toujours égale à zéro.
Si maintenant on suppose le système en mouvement et qu’on,
regarde le mouvement que chaque corps a dans un instant
comme composé de deux , dont l’un soit celui que le corps aura
dans l’instant suivant , il faudra que l’autre soit détruit par
l’action réciproque des corps et par celle des forces motrices f
dont ils sont actuellement animés. Ainsi, il devra y avoir équi
libre entre ces forces et les pressions ou résistances qui résultent
des mouvemens qu’on peut regarder comme perdus par les corps
d’un instant à l’autre : d’où il suit que pour étendre au mou
vement du système la formule de son équilibre, il suffira d’y
ajouter les termes dûs à ces dernières forces.
Or, si on considère les vitesses que chaque corps a, suivant
trois directions fixes et perpendiculaires entre elles , les décrois-
seraens de ces vîtessess présenteront _ les mouvemens perdus
suivant les mêmes directions; et leurs accroissemens seront par
conséquent les mouvemens perdus dans des directions opposées :
donc les pressions résultantes de ces mouvemens perdus seront
exprimées en général par la masse multipliée par l’élément de la
vitesse, et divisée par l’élément du temps, et auront des direc
tions directement contraires à celles des vitesses. De cette
manière, on exprime analytiquement les termes dont il s’agit,
et l’on a une formule générale pour le mouvement des corps ,
laquelle renferme la solution de tous les problèmes de dyna
mique , et dont le simple développement donne les équations
nécessaires pour chaque problème, comme on le voit dans
l’ouvrage de la Grange.
Mais un des plus grands avantages de cette formule, est d’offrir
immédiatement les équations générales qui renferment les prin
cipes ou théorèmes connus sous les noms de conservation des
forces vives , de conservation du mouvement du centre de gra
vité , de conservation du moment du mouvement de rotation , ou
de principe des aires, et de principe de la moindre quantité
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