6i8 HISTOIRE
d’action. Ces principes doivent être regardés plutôt comme des
résultats généraux des lois de la dynamique, que comme des
principes primitifs de cette science $ mais étant souvent employés
comme tels dans la solution des problèmes, il est naturel d’in
diquer en quoi ils consistent et à quels auteurs ils sont dus , pour
ne rien laisser à désirer dans cette exposition préliminaire des
principes de la dynamique. (La Grange, p. 182).
Le premier des quatre principes dont nous venons de parler,
celui de la conservation des forces vives a été trouvé par
Huygens, mais sous une forme un peu différente de celle qu’on
lui donne présentement, et nous en avons déjà parlé à l’occasion
du problème des centres d’oscillation. Ce principe, tel qu’il a été
employé dans la solution de ce problème, consiste dans l’égalité
entre la descente et la montée du centre de gravité de plusieurs
corps qui descendent conjointement, et qui remontent ensuite
séparément, étant réfléchis en haut chacun avec la vitesse qu’il
avoit acquise. Or, par les propriétés connues du centre de gra
vité, le chemin parcouru par ce centre dans une direction quel
conque, est exprimé parla somme des produits de la masse de
chaque corps et du chemin qu’il a parcouru suivant la même
direction divisée par la somme des masses. D’un autre côté: par
les théorèmes de Galilée , le chemin vertical parcouru par un
corps grave , est proportionnel au carré de la vitesse qu’il a acquise
en descendant librement, et avec laquelle il pourroit remonter à
la même hauteur. Ainsi, le principe de Huygens se réduit à ce
que, dans le mouvement des corps pesans, la somme des produits
des masses par les carrés des vitesses à chaque instant, est la
même, soit que les corps se meuvent conjointement d’une manière
quelconque, ou qu’ils parcourent librement les mêmes hauteurs
verticales. C’est aussi ce que Huygens lui-même remarqua en
peu de mots dans un petit écrit relatif aux méthodes de Jacques
Bernoulli et du marquis de l’Hôpital, pour les centres d’os
cillation.
Jean et Daniel Bernoulli l’étendirent davantage et en for
mèrent le principe de la conservation des forces vives dont nous
parlerons plus au long dans l’article suivant.
Le second principe est dû à Newton , qui au commencement
de ses principes mathématiques , démontre que l’état de repos ou
de mouvement du centre de gravité de plusieurs corps , n’est
point altéré par l'action réciproque de ces corps, quelle qu’elle
soit, de sorte que le centre de gravité des corps qui agissent les
uns sur les autres d’une manière queconque , soit par des fils ou
des leviers, ou des lois d’attractions , sans qu il y ait aucune action
ni aucun obstacle extérieur, est toujours en repos, ou se meut
uniformément en ligne droite.