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DES MATHÉMATIQUES. Pap-t. V. Liv. III,
€ar, il y emploie une considération qui a quelque ressemblance
avec l’idée de la cataracte newtonienne quoiqu’elle en diffère
cependant par un caractère essentiel, mais il vaut mieux revenir
au travail de Daniel. Le mémoire dont nous avons parlé page 686,
n étoit que le germe d’un ouvrage beaucoup plus considérable,
car, s’étant occupé depuis l’époque ci-dessus, et principale
ment à Pétersbourg, de faire des expériences propres à confir
mer et éclaircir sa théorie ; il fut enfin, en 1738, en état de
publier son grand ouvrage intitulé : Hydrody nantie a, seu de viri-
bus et motibus fluidorum commentarii. ( Argent. in-\°. )
Mais l’incertitude du principe qui n’avoit pas encore été démon
tré d’une manière générale devoit en jeter aussi sur les proposi
tions qui en résultent, et faisoit désirer une théorie plus sûre , et
appuyée uniquement sur les loix fondamentales de la mécanique.
D’Alembert éleva des objections contre l’hydrodynamique de
Daniel Bernoulli. Kæstner y répondit dans les Novi co?nm. S. H.
gott., t. I. Maclaurin, et Jean Bernoulli entreprirent cie donner
une théorie , l’un dans son Traité des fluxions, et l’autre dans
sa Nouvelle hydraulique dont nous avons avons parlé. Leurs
méthodes quoique très-différentes conduisent aux mêmes résul
tats que le principe de la conservation des forces vives 5 mais
il faut avouer que celle de Maclaurin n’est pas assez rigou
reuse, et paroît arrangée d’avance, conformément aux résultats
qu’il vouloit obtenir. Et quant à la méthode de Jean Bernoulli,
sans adopter en entier les difficultés que d’Alembert lui a oppo
sées , la Grange convient qu’elle laisse encore à désirer du côté
de la clarté et de la précision.
D’Alembert, en généralisant la théorie de Jacques Bernoulli
sur les pendules étoit parvenu à un principe de dynamique simple
et général, qui réduit les loix du mouvement des corps à celles
de leur équilibre. L’application de ce principe au mouvement
des fluides se présentoit d’elle-même , et l’auteur en donna d’a
bord un essai à la fin de sa Dynamique, imprimée en 1743..
11 la développa ensuite avec tout le détail convenable dans son
Traité des fluides qui parut l’année suivante, et qui renferme
des solutions aussi du ectes qu’élégantes des principales ques
tions qu’on peut proposer sur les fluides qui se meuvent dans
des vases ; mais ces solutions, comme celles de Daniel Bernoulli
étoient appuyées sur deux suppositions qui ne sont pas vraies
en général. i°. Que les différentes tranches du fluide conservent
exactement leur parallélisme , en sorte qu’une tranche prend
toujours la place de celle qui la précède. 2 0 . Que la vitesse de
chaque tranche ne varie point en direction , c’est-à-dire que
tous les points d’une même tranche sont supposés avoir une
vitesse égale et parallèle j lorsque le fluide coule dans des vases