Ô2 HISTOIRE
l’équation , rapprochées à un degré d’exactitude presque ad
libitum. ; après quoi il trouve une valem de plus en plus appro
chante de la racine comprise entre les deux imites éten.. mées.
Il y applique enfin la théorie des fractions continues , théorie
que nous exposerons dans la suite , et qui est le moyen le plus
avantageux à employer en pareil cas pour approcher rapidement
de la valeur cherchée ; vu qu’il en résulte une suite de valeurs
qui sont toujours et alternativement l’une plus grande , l’autre
moindre que celle qu’on cherche, et qui s'en approchent conti
nuellement de telle sorte , qu’on ne saurcit en trouver une plus
exacte en un aussi petit nombre de chiffres. Cette méthode a
même l’avantage de donner souvent la racine exacte : car si
l’équation a une racine entière , la série se termine tout-à-coup
après quelques termes. On reviendra sur cet objet en parlant de
ce genre de fractions.
Cette méthode sert aussi au Cit. Lagrange à déterminer dans
ttne équation donnée les racines égales et leur nombre , ainsi
que celui des racines imaginaires , et à trouver enfin la valeur
des deux quantités réelles, comme a et b qui entrent dans une
racine imaginaire , comme aénbl/—1 , expression à laquelle
elles se réduisent toujours , comme sait tout analyste.
11 est enfin un genre d’équations qu’on nomme littérales,
parce que les coefbciens de ses termes sont donnés indéfiniment
en lettres au lieu de nombres ; ce qui leur donne beaucoup plus
de généralité. Ces équations ont été aussi l’objet d’un travail
extrêmement profond du Cit. Lagrange ( i ). Il y enseigne la
manière de les réduire en séries, et sa méthode a sur celle de
quelques autres géomètres, qui avoient aussi considéré ces équa
tions , un grand nombre d’avantages , comme celui de donner
l’expression de chaque racine ; au lieu que les méthodes dont
nous venons de parler ne donnent ordinairement que celle d une
d’elles ; celui de fournir des séries régulières et faciles à con
tinuer aussi loin qu’on peut le vouloir $ celui de donner le moyen
de reconnoître leur convergence on divergence ; enfin d’être appli
cable même à des équations qui contiennent des quantités trans
cendantes , comme des logarithmes, des arcs de cercle, &c. Pour
parvenir à toutes ces découvertes qui mettent , pour ainsi dire ,
le comble à cette partie de la théorie des équations , le Cit. La
grange fait usage d'un beau théorème de son invention , sur les
Fonctions , théorème que nous ferons connoitre en parlant de
la théorie de ces expressions analytiques. Nous avions com
mencé une exposition plus détaillée de toutes ces choses. Mais
nous avons reconnu qu’elle nous mèneroit beaucoup plus loin
(i) Voyez Mémoires de B Acad, de Berlin t ann. 1768.