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cisión et de simplicité. C’est dans cette confiance que M.M.
Perrier, excellens' juges dans cette matière, se sont déterminés
à faire construire une machine à feu à double effet, et conforme
au modèle de Betancourt ; celte machine, destinée à faire mou
voir des moulins, a été montee au Gros-Caillou, en 1790,
pour faire aller des moulins.
Cette machine à feu à double effet ou à double injection ,
de l’invention de M. de Betancourt, est décrite dans le deuxième
volume de l'Architecture Hydraulique de Prony, qui a paru
en 1796 avec une grande quantité de planches.
Les machines à double effet forment donc ici l’objet prin
cipal ; les anciennes machines n’y sont traitées que comme objets
accessoires ; et néanmoins le cit. Prony donne plus de choses
sur ce qui les concerne qu’on n’en trouve dans aucun ouvrage
publié jusqu’à présent. Il auroit été impossible, eu égard aux
bornes dans lesquelles son livre devoit être circonscrit , de
parler avec autant de développement des autres machines
à feu ; il n’a épuisé que celle-ci ; car le désir de ne laisser
à dire que le moins possible sur une matière aussi intéressante,
ayant exigé un grand nombre de planches , et une étendue
analogue dans le discours; on ne pouvoit y réunir les anciennes
machines avec les mêmes détails. Ce qu’il y a d’assez remar
quable dans la relation des mécanismes anciens aux nouveaux ,
c’est que les premiers peuvent être considérés comme des cas
particuliers du dernier. En cela on doit reconnoitre la marche
de l’esprit humain qui commence par les idées isolées avant de
passer aux notions générales. On voit qu’une machine à double
effet, disposée convenablement, peut, avec de légères modi
fications dont son mécanisme la rend susceptible à volonté, être
employée, et comme machine de Newcomen, et comme ma
chine de Pespèce de celles de Perrier à Cbaillot.
Tout ce que dit notre auteur sur les machines à feu peut
être considéré comme présentant trois divisions principales. La
première contient les détails des expériences et des appareils
employés pour la détermination de la force expansive de la va
peur, et quelques usages utiles auxquels les résultats de ces expé
riences peuvent être employés dans la physique et dans les arts.
La deuxième traite de deux systèmes de machines à feu à double
effet, où il a réuni les diverses variations dont la combinaison
de ces machines est susceptible, et auxquels il a joint la des
cription détaillée de la machine de Newcomen, et de celles de
Chaillot et du Gros-Caillou : enfin la troisième offre des détails
particuliers sur les principales pièces nécessaires à ceux qui vou
dront construire des machines à feu, et les principes dont on
a besoin pour calculer leur dimensions et leurs effets.