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DES MATHÉMATIQUES. Part. V. Liv. I. «3
que ne noos permet la nature cle cet ouvrage. Nous savons
qu’en ce moment ôn fait un recueil des mémoires que ce célèbre
géomètre a donnés à l’Académie de Berlin’ sur la résolution des
équations , et qu’ils seront suivis de notes et additions de l’auteur
même. Nous ne pouvons qu’y renvoyer comme à l’ouvrage le
plus intéressant et le plus profond sur cette théorie (i).
Nous nous bornerons à cette indication des recherches des
analystes sur cet objet , et nous finirons en observant qu’il en
est ici comme de la quadrature du cercle. Si les efforts multipliés
des géomètres et des analystes n’ont pu entièrement subjuguer
l’un et l’autre problème , ils n’ont du moins rien laissé à désirer
sur la pratique.
Y I I.
Les géomètres n’eurent pas plutôt franchi les premières li
mites de la Géométrie élémentaire , que la théorie des lignes
courbes fut un des champs où ils s’exercèrent. Nous voyons
en effet ceux de l’école de Platon , si voisine de la naissance
de la Géométrie , s’occuper déjà des Sections coniques, puisque
Menechme , l’un d’eux , résôlvoit le problème de la duplication
du cube , au moyen de deux paraboles, ou d’une parabole
combinée avec une hyperbole entre les asymptotes. Ils durent
voir , avec un étonnement mêlé d’admiration , ces courbes ,
objets de leurs premières spéculations , prendre les formes sin
gulières qu’elles nous présentent $ les unes rentrantes en elles-
mêmes , comme le cercle et l’ellipse ; d’autres étendues à l’infini
d’un côté seulement, comme la parabole, ou des deux côtés,
comme les hyperboles opposées , qui ne sont que l’hyperbole
elle-même , dont les deux extrémités , au lieu de se présenter
leur concavité et revenir sur elle-même , comme dans l’ellipse,
se présentent leur convexité et semblent se fuir l’une l’autre.
Ils furent sans doute aussi agréablement frappés , en voyant
ces branches de l’hyperbole ramper entre les côtés d’un angle
rectiligne , qu’elles ne dépassent jamais , et vers lesquels elles
s’approchent toujours sans jamais les atteindre ou les toucher.
Je ne dis rien des autres propriétés de ces courbes , sur les
quelles ils ont laissé une théorie à laquelle la Géométrie mo
derne n’a pas beaucoup ajouté. Ils éprouvèrent sans doute un
semblable plaisir , à l’aspect de la conchoïde , dont les quatre
branches rampent de la même manière, au-dessus et au-dessous
d’une même ligne droite , et dont la partie inférieure , se ra-
pliant dans certaines circonstances sur elle-même , se coupe et
* fi) Il se \endra chez Duprat, libraire, quai des Augustins»