DES MATHÉMATIQUES. Part. V. Ln. IV. 76.Î
Lorque M. de Betancourt entreprit ses expériences sur la force
expansive de îa. vapeur de l’eau et de l’esprit-de-vin, dont le cit.
Prony a parlé dans la dernière partie de son ouvrage, il ne pen-
soit pas qu’aucun physicien se fût avant lui occupé de recherches
semblables. Son travail étoit fini, et ses résultats obtenus quand
M. Hoyer, ingénieur danois, nous parla d’un ouvrage de M.
Jean-fleuri Ziégler sur le digesteur de Papin, dans lequel ce
physicien décrivoit les épreuves qu’il avoit faites sur les forces
expansives des vapeurs des différens fluides dont il avoit formé
des tables. M. de Betancourt parvint à se procurer l’ouvrage
de M. Ziégler, et s’assura que son travail différoit absolument
de celui de ce physicien , tant par les appareils employés aux
expériences que par les résultats même de ces expériences. En
effet, M. de Bettancourt a opéré dans le vide, et M. Ziégler
a échauffé en même-temps Peau et l’air contenus dans un vase
clos ; et îa force expansive résultant de ce mélange n’est point
la même à égale température que celle de la vapeur de l’eau.
M. Ziégler a à la vérité fait des épreuves sur de l’eau purgée
d’air; mais cette eau ainsi purgée n’étoit point l’invention de
M. Watt qui consiste à faire passer le gaz aqueux , ou la vapeur
de la chaudière par deux tuyaux différens au-dessus et au-dessous
du piston , pour qu’il agisse également en montant et en des
cendant , et à faire sortir aussitôt la vapeur du cylindre par
des robinets pour être condensée. Ainsi, l’injection et la con
densation ont continuellement lieu , sans aucun agent étranger
à la machine, (Prony, t. I. p. 5y/[).
Ainsi, M. Watt a fait deux fois des découvertes importantes
pour la perfection de cette belle machine. On en fait des ap
plications par tout, aux forges, aux moulins, aux laminoirs,
aux monnoies, aux scies , aux filatures. On avoit fait à Londres
une immense machine pour faire aller des moulins; elle a été
brûlée , et l’on en accusé les meuniers. Les cit. Perrier ont
fait déjà 39 machines à feu ; il y en a au Creuzot , près
Montcénis, à Rouen , à Orléans, et il se proposent d’en pu
blier les moyens de construction. Le cit. Prony traite fort au
long de l’action des vapeurs, d’après les expériences faites par
M. de Betancourt, et c’est une partie précieuse de sa Nouvelle
Architecture Hydraulique.
Le premier usage qu’on ait fait de ces machines à Paris a
été pour élever et distribuer des eaux; mais les acqueducs pro
jetés pour amener à Paris l’Yvette et la Beuvronne, vaudroient
encore mieux que toutes les machines, surtout les machines à
feu qui exigent une consommation de combustible, qui est si
nécessaire ailleurs. J’en faisois la remarque à l’Académie lorsqu’on
demandoit une approbation pour l’établissement de la pompe