DES MATHEMATIQUES. Part. V. Liv.1V. 77 3
Lambert, dans le même volume , a dorme les calculs du moulin
à vent j on voit que quand le vent soufie avec vitesse pour
faire tourner une meule, il ne faut qu’un quart de la vitesse
de plus pour en faire tourner deux ; c’est que l’effet ou le moment
statique est en raison du cube de la vitesse ; cela fait qu’une
vitesse double produit un effet óctuple, et fait tourner huit
meules lorsque la vitesse simple n’en fait tourner qu’une seule.
Si au lieu de quatre ailes, on en emploie six , la vitesse du
vent nécessaire pour produite le même effet n’en est diminuée
que de ~ partie , ainsi le meilleur parti qu’on puisse prendre
c’est de multiplier les meules , et de les faire de différentes
grandeurs, afin que le vent foible puisse du moins faire tourner
la plus petite, et qu’à mesure que la vitesse du vent augmente,
il puissse faire tourner et plus de meules, et de plus grandes.
Il faut voir aussi les recherches sur l’effet des moulins à vent,
par L. Euler, dans les Mémoires de Berlin , pour 1706.
La Hollande étant un pays où le défaut d’eaux courantes
rend plus nécessaires les moulins à vent, a produit aussi d’excel
lentes recherches sur cet objet. On le§ doit à M. J. Lulofs ,
savant géomètre, et astronome de Leyde, qui donna dans les
Mémoires da VAcadémie de Harlem un mémoire sur ce sujet.
Mais il est en hollandais, et il faut convenir que cette langue
( quoique belle , et même suivant Stévin la plus belle de toutes ),
est encore loin d’être assez universelle pour que le reste de l’Eu
rope puisse participer aux excellentes choses que contient ce
recueil. Quoi qu’il en soit, M. Lulofs rnéritoit d’être plus connu.
Il en est de même d’un mémoire de M. Hennert, sur les moulins
à eau, inséré dans le même recueil. Il est également profond
et développé d’une manière à être utile à tout le monde ; ce qui
est un des objets de la société de Harlem, qui a eu surtout
en vue l’utilité du pays, et c’est-là la raison pour laquelle ces
mémoires sont imprimés en liollandols. C’est surtout en Hollande
que les moulins à vent sont employés avec une industrie ad
mirable.
A Zaandam, ou Sardam , dans la Nort-Hollande, 2 lieues
au nord d’Amsterdam, lorsque j’y allai en 1775 il y avoit 3éo
moulins à vent pour différens objets, moulins à farine, moulins
pour faire l’orge perlé, pour élever l’eau, pour scier les bois,
pour travailler le papier,l’huile , la poudre à canon , le tabac,
pour fouler les étoffes, broyer les couleurs comme la céruse
et le bleu d’émail, etc.
Les moulins où l’on fait l’huile de lin ont deux immenses
meules avec des arcs pour ramasser la matière: on la met dans
des sacs entre deux crins, et on la presse avec des coins sur
lesquels frappent des pilons que la roue met en mouvement.