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On hache les gateaux, on en fait une nouvelle poudre qu’on
met sur le feu, et qu’on represse de nouveau.
Les moulins à scie ont deux châssis qui vont par des ma
nivelles coudées, et portent un grand nombre de scies ; une roue
avec un cliquet avance d’une dent à chaque tour , et fait avancer
l’arbre que l’on scie.
Ces moulins coûtent depuis 10 mille francs pour l’eau, jusqu’à
80 pour le papier. On en voit des modèles dans les cabinets
de physique de Hollande, et je voudrois bien qu’il y en eût
à Paris.
Sur le Dimmer- meer près d’Amsterdam, est un bassin de
1000 toises de diamètre que deux moulins entretiennent à sec;
une roue de 16 pieds de diamètre verse l’eau par 16 courbes
inclinées, placées au-dessus du centje. Ils sont à deux étages;
le second étage est élevé de b pieds.
Sur une surface de 8oo grands arpens, un moulin à vent
enlève un pouce de hauteu*- d’eau par jour, les ailes faisant
quinze tours par minute, quoiqu’elles aient 90 pieds de long.
Il y en a 2,5o dans le territoire de la Haye, et il y en a
qui élèvent 2 à 3 mille pieds cubes d’eau par minute. Par leur
moyen, la Hollande, couverte d’eau en hyver se trouve au
printemps changée en une immense et agréable prairie.
Il y en a 170 dans le territoire de Delft, sur une longueur
de 3 à 4 lieues : il y a des moulins qui ont 5o pieds de hauteur,
et qui sont placés sur un socle de 5o pieds ; les ailes ont 90 pieds ,
les roues 18 pieds. Mais, le long des prairies et des canaux ,
il y a de petits moulins pour dessécher les terreins. Les petits
moulins sans engrénages ne coûtent que 800 francs ; ils élèvent
l’eau de 2 pieds, ce qui suffit pour la verser dans le canal qui
la porte à la mer.
Les moulins a bras sont souvent nécessaires dans les sièges,
dans les longues gelées et autres circonstances. A Paris on s’est
très-bien trouvé de ceux de Durand , habile serrurier. Ovide
en a fait aussi en 1797, qui ont été très-utiles. Ils n’exigent
qu’une superficie de 8 pieds quarrés, sur une hauteur pareille :
ils peuvent se démonter et se remonter à volonté. Le premier
ouvrier peut les mettre en état au besoin. Toute personne ayant
une force suffisante pour vaincre une résistance , ou enlever un
poids de quinze livres peut mouvoir ces moulins avec facilité. On
y adapte, si l’on veut, un tarare ou ventilateur , pour nettoyer
les grains, sans presque augmenter la résistance, ni ralentir
le mouvement.
Le produit de ces moulins est par heure de quinze livres de
farine en mouiure économique parfaite, et de vingt-cinq livres