Full text: Histoire Des Mathématiques (Tome Troisieme)

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courbures que peut avoir le fil de fer sont redressées ; toujours 
coupé de la même longueur, il reçoit deux plis toujours égaux; 
à chaque extrémité un crochet toujours semblable est destiné à 
recevoir le fil qui formera la maille suivante, et lorsque la chaîne 
est faite dans toute sa longueur , une autre machine très-simple 
réunit les deux mailles extrêmes, et achève la chaîne sans lin. 
Si quelques mailles viennent à se briser, la même machine sert 
à les remplacer et à réunir cette partie nouvelle aux deux extré 
mités de ce qui reste de l’ancienne chaîne. Il fut consulté par 
le gouvernement, dans une discussion où l’on faisoit valoir 
l’intelligence peu commune que de voit avoir un ouvrier, en. 
étoffe de soie, dans la vue d’obtenir en faveur de ces fabriques, 
quelques-uns de ces privilèges que l’ignorance accorde souvent 
à l’intrigue, sous le prétexte si commun et si souvent trompeur 
du bien public. Il répondit par une machine avec laquelle un 
âne exécutoit une étoffe à fleurs. Ce métier-mécanique de Vam- 
canson propre à fabriquer les étoffes façonnées , par le mouve 
ment d’une manivelle, est au Conservatoire. Le dessin est sur 
un tambour semblable à celui d’un carillon , il choisit les rames , 
en agissant sur des touches ; il y a une machine de fer qui chasse 
la navette d’un arbre à l’autre. Elle s’attache d’elle-même à l’un 
et se dégage de l’autre par une bascule qui rencontre un talon. 
Vaucanson avoit quelque droit de tirer cette petite vengeance 
de ces mêmes ouvriers qui, dans un voyage qu’il avoit fait à 
Lyon , l’avoient poursuivi à coups de pierres, parce qu’ils avoient 
oui dire qu’il cherchoit à simplifier les métiers, en épargnant 
le travail des hommes : car, quiconque veut apporter aux hommes 
des lumières nouvelles, doit s’attendre à être persécuté; et les 
obstacles de toutes espèces qui s’opposent à toute innovation utile 
tirent leur principale force clés préjugés de ceux même à qui 
on veut faire du bien. Vaucanson ne regardoit cette machine 
que comme une plaisanterie, et en cela il étoit peut-être trop 
modeste ; le travail de Veiller sur de pareils métiers qu’on 
pourroit faire mouvoir par des moulins, et de renouer les fils 
qui se cassent, demande moins de force , d’intelligence, un moins 
long apprentissage que n’en exigent les métiers actuels, et la 
plus sévère économie des forces et de l’industrie des hommes 
est à-la-fois un excellent principe dans tous les arts, et une 
des maximes les plus certaines d’une politique éclairée. 
On voit au Conservatoire des Arts, à Paris, des modèles de ces 
machines , et des outils imaginés par Vaucanson pour accélérer 
et perfectionner leur construction. La première machine est des 
tinée à tirer la soie de dessus les cocons, et tordre le fil par 
le moyen d’un cercle qui a deux anneaux, et qui tourne sur 
quatre roulettes ; il y a un ya-et-Yient qui distribue la soie sur 
Pèche veau 3
	        
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