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7 B4 HISTOîRjü
courbures que peut avoir le fil de fer sont redressées ; toujours
coupé de la même longueur, il reçoit deux plis toujours égaux;
à chaque extrémité un crochet toujours semblable est destiné à
recevoir le fil qui formera la maille suivante, et lorsque la chaîne
est faite dans toute sa longueur , une autre machine très-simple
réunit les deux mailles extrêmes, et achève la chaîne sans lin.
Si quelques mailles viennent à se briser, la même machine sert
à les remplacer et à réunir cette partie nouvelle aux deux extré
mités de ce qui reste de l’ancienne chaîne. Il fut consulté par
le gouvernement, dans une discussion où l’on faisoit valoir
l’intelligence peu commune que de voit avoir un ouvrier, en.
étoffe de soie, dans la vue d’obtenir en faveur de ces fabriques,
quelques-uns de ces privilèges que l’ignorance accorde souvent
à l’intrigue, sous le prétexte si commun et si souvent trompeur
du bien public. Il répondit par une machine avec laquelle un
âne exécutoit une étoffe à fleurs. Ce métier-mécanique de Vam-
canson propre à fabriquer les étoffes façonnées , par le mouve
ment d’une manivelle, est au Conservatoire. Le dessin est sur
un tambour semblable à celui d’un carillon , il choisit les rames ,
en agissant sur des touches ; il y a une machine de fer qui chasse
la navette d’un arbre à l’autre. Elle s’attache d’elle-même à l’un
et se dégage de l’autre par une bascule qui rencontre un talon.
Vaucanson avoit quelque droit de tirer cette petite vengeance
de ces mêmes ouvriers qui, dans un voyage qu’il avoit fait à
Lyon , l’avoient poursuivi à coups de pierres, parce qu’ils avoient
oui dire qu’il cherchoit à simplifier les métiers, en épargnant
le travail des hommes : car, quiconque veut apporter aux hommes
des lumières nouvelles, doit s’attendre à être persécuté; et les
obstacles de toutes espèces qui s’opposent à toute innovation utile
tirent leur principale force clés préjugés de ceux même à qui
on veut faire du bien. Vaucanson ne regardoit cette machine
que comme une plaisanterie, et en cela il étoit peut-être trop
modeste ; le travail de Veiller sur de pareils métiers qu’on
pourroit faire mouvoir par des moulins, et de renouer les fils
qui se cassent, demande moins de force , d’intelligence, un moins
long apprentissage que n’en exigent les métiers actuels, et la
plus sévère économie des forces et de l’industrie des hommes
est à-la-fois un excellent principe dans tous les arts, et une
des maximes les plus certaines d’une politique éclairée.
On voit au Conservatoire des Arts, à Paris, des modèles de ces
machines , et des outils imaginés par Vaucanson pour accélérer
et perfectionner leur construction. La première machine est des
tinée à tirer la soie de dessus les cocons, et tordre le fil par
le moyen d’un cercle qui a deux anneaux, et qui tourne sur
quatre roulettes ; il y a un ya-et-Yient qui distribue la soie sur
Pèche veau 3