Full text: Histoire Des Mathématiques (Tome Troisieme)

DES MAT H É MAT IQ U E S. Part. Y. Liv. IV. 787 
iorme trois laminoirs, le fil s’amincit successivement, il est tordu 
par une broche ; chaque laminoir a deux fils. 
Bauwens a établi les plus parfaites à Passy, en 1779. Une 
roue de 45 pieds, mue par deux chevaux, fait aller les cardes 
et les dévidoirs à 216 broches, et occupe 200 ouvriers. Cet 
établissement a coûté un milion. 
Pour la filature de lin, Dumouret de Louviers a construit des 
machines, au moyen desquelles une seule personne peut faire 
la même quantité de fils que vingt personnes. Des Anglois ont 
apporté des machines pour le même objet. Dumouret a reçu 
4 000 francs, à condition d’en déposer un modèle au Conser 
vatoire des arts et métiers. 
Les Anglois sont aussi parvenus à filer les laines longues sur 
des mécaniques à cylindre , dont le principe est le même que 
celui des machines d’Arkwright : ces mécaniques ont été intro 
duites en France ; quant aux laines courtes, elles se cardent 
et se filent généralement en Angleterre sur les jennies et sur les 
machines préparatoires qui ont été adaptées à ce travail au moyen 
de quelques changemens dans leurs dispositions. 
Jean Milne, et Alexandre Sagniel viennent d’établir à Marly 
une machine propre à filer la laine, le coton, la bourre de soie 
e t de lin , et ils ont pris un certificat de demande d’un brevet 
d’invention, le 2 vendémiaire an 10. 
Pour les étoffes; Jacquart de Lyon a imaginé un mécanisme 
plus simple pour supprimer le tireur de lacs dans la fabrication 
des étoffes façonnées ; le modèle est au Conservatoire ; mais 
pour l’entendre , il faut lire Y Art du fabriquant d'étoffes de 
soie, par Paulet, ceux des étoffes de laine et de velours de 
coton, par Roland de la Platière, et l’art de friser et ratiner 
les étoffes de laine par Duhamel, dans les Arts de l’Académie. 
Baf, Anglois, a fait connoître en France la navette volante 
et changeante qui fatigue moins l’ouvrier que la navette ordi 
naire, et procure une économie considérable de temps. Il étoit 
utile d’en répandre l’usage , exclusivement borné jusqu’ici à 
quelques grandes manufactures. 
Le ministre de l’intérieur, (Chaptal), dont le zèle et les 
lumière, ont été si utiles , a pensé que le moyen le plus effi 
cace d’y parvenir étoit de prendre des tisserands sur différens 
points de la république pour les former ou les mettre en état 
de reporter dans leur départemens l’instruction qu’ils auroient 
reçue : on ne pouvoit propager que parce moyen , tout à la-fois 
la théorie et la pratique d’une méthode dont la prospérité de 
nos établissemens industriels qui tissent la laine, le coton, le 
chanvre et le lin, reclamoit impérieusement l’emploi. Les ten 
tatives qu’en a faites à cet égard le ministre en 1801 ont obtenu 
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