ScS HISTOIRE
pour les former tous; c’est la différente ouverture qui les ca
ractérise : on est seulement obligé de placer sur le cylindre
des lames sous les leviers qui doivent lever les doigts pour former
un tel ton. Pour avoir les tons de la seconde octave il faut
que l’embouchure change de situation, c’est-à-dire , qu’il faut
placer une lame dessous le levier, qui contribue à faire avancer
les lèvres au-delà du diamètre du trou de la flûte, et imiter
par-là l’action de l’homme vivant, qui, en pareil cas, tourne
la flûte un peu en dedans. Secondement, il faut placer une
lame sous le levier, qui , en faisant rapprocher les deux lèvres,
diminue leur ouverture , opération que fait pareillement l’homme
quand il serre les lèvres pour donner une moindre issue au
vent. Troisièmement, il faut placer une lame sous le levier qui
fait ouvrir la soupape du réservoir qui contient le vent pro
venant des soufflets chargés du poids de deux livres , vent qui
se trouve poussé avec plus de force , et semblable à celui que
l’homme vivant pousse par une plus forte compression des muscles
pectoraux. De plus, on place des lames sous les leviers néces
saires pour faire lever les doigts qu’il faut. Ainsi un vent en
voyé avec plus de force , et par une issue plus petite redoublera
de vitesse, et produira par conséquent les vibrations doubles,
et ce sera l’octave.
A mesure qu’on monte dans les tons supérieurs de cette se
conde octave , il faut de plus en plus serrer les lèvres pour
que le vent dans un même temps augmente de vitesse.
Dans les tons de la troisième octave, les mêmes leviers qui
vont à la bouche agissent comme dans ceux de la seconde,
avec cette différence que les lames sont un peu plus élevées,
ce qui fait que les lèvres vont tout-à-fait sur le bord du trou
de la flûte , et que le trou qu’elles forment devient extrême
ment petit. On a ajouté seulement une lame sous le levier qui
fait ouvrir la soupape pour donner le vent qui vient des souf
flets chargés de quatre livres. Par conséquent le vent soufflé avec
une plus forte compression, et trouvant une issue encore plus
petite, augmentera de vitesse en raison triple: on aura donc la
triple octave.
11 se trouve des tons dans toutes ces différentes octaves plus
difficiles à rendre les uns que les autres ; on est pour lors obligé
de les ajuster en plaçant les lèvres sur une plus grande ou plus
petite corde du trou de la flûte , en donnant un vent plus ou
moins fort, ce que fait l’homme dans les mêmes tons où il
est obligé de ménager son vent, et de tourner la flûte plus ou
moins en dedans ou en dehors.
Toutes les lames placées sur le cylindre sont plus ou moins
longues, suivant le temps que doit avoir chaque note et suivant
la