DES MATHÉMATIQUES. Part. Y. Liy. IV. 809
la différente situation où doivent se trouver les doigts pour les
former. Dans les enflemens de sons, il a fallu, pendant le temps
de la même note, substituer imperceptiblement un vent foible
à ün plus fort, et à un plus fort un plus foible, et varier conjoin
tement les inouvemens des lèvres, c’est-à-dire, les mettre dans
la situation propre pour chaque vent.
Lorsqu’il a fallu faire le doux, c’est-à-dire, imiter un écho,
on a été obligé de faire avancer les lèvres sur le bord du trou
de la flûte et envoyer un vent suffisant pour former un tel ton ,
mais dont le retour par une issue aussi petite que celle de son
entrée dans la flûte, ne peut frapper qu’une petite quantité
d’air extérieur, ce qui produit, comme on l’a dit ci-dessus,
ce qu’on appelle l’écho.
Les différens airs de lenteur et de mouvement ont été mesurés
sur le cylindre par le moyen d’un levier dont une extrémité
armée d’une pointe pouvoit, lorsqu’on frappoit dessus, marquer
sur le cylindre : à l’autre bras du levier étoit un ressort qui
faisoit promptement lever la pointe. On lâchoit le mouvement
qui faisoit tourner le cylindre avec une vitesse déterminée pour
tous les airs : dans le même temps une personne jouoit sur la
flûte l’air qu’on vouloit mesurer , un autre battoit la mesure
sur le bout du levier qui pointoit le cylindre, et la distance
qui se trouvoit entre les points étoit la vraie mesure des airs
qu’on vouloit noter. On subdivisoit ensuite les intervalles en
autant de parties que la mesure a voit de temps. Cette description
suffit pour faire juger des ressources d’invention de notre célèbre
mécanicien.
Encouragé par le succès, Vaucanson exposa en 1741 d’autres
automates qui ne furent pas moins bien reçus. L’abbé Desfon
taines en donna une petite notice qui se trouve dans Y En
cyclopédie au mot Automates y et que je vais rapporter. C’est
d’abord un canard dans lequel il représente le mécanisme des
viscères destinés aux fonctions du boire , du manger et de la
digestion. Le jeu de toutes les parties nécessaires à ces actions
y est exactement imité : il allonge son cou pour aller prendre
du grain dans la main, il l’avale, le digère, et le rend par
les voies ordinaires, tout digéré. Tous les gestes d’un canard
qui avale avec précipitation et qui redouble de vitesse dans le
mouvement de son gosier, pour faire passer son manger jusque
dans l’estomac y sont copiés d’après la nature : l’aliment y est
digéré comme dans les vrais animaux, par dissolution et non
par trituration. La matière digérée dans l’estomac est conduite
par des tuyaux, comme dans l’animal par ses boyaux, jusqu’à
l’anus, où il y a un sphincter qui en permet la sortie.
L’auteur ne donne pas cette mécanique pour une vraie di-
I orne III. K- k k k k