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HISTOIRE
gestion. Il ne prétendoit qu’imiter la mécanique de cette action
en trois choses qui sont i°. d’avaler le grain ; 2. 0 . de le macérer,
cuire ou dissoudre 5 ô°. de le faire sortir dans un changement
sensible.
Il a cependant fallu des moyens pour ces trois actions, et
ces moyens parurent très - dignes d’attention, même à ceux
qui auroient pu désirer davantage. Il a fallu employer dif-
férens expédiens pour faire prendre le grain au canard artificiel,
le 1 ui faire aspirer jusque dans son estomac, et là, dans un
petit espace, construire un laboratoire chimique, pour en dé
composer les principales parties intégrantes, et le faire resortir
à volonté par des circonvolutions de tuyaux , à une extrémité
de son corps tout opposée.
On ne pensa pas que les anatomistes eussent rien à desirer sur
la construction de ses ailes. On avoit imité os par os, toutes les
éminences qu’ils appellent apophises. Liles y sont régulièrement
observées, comme les différentes charnières, les cavités, les
courbes. Les trois os qui composent 1 aile y sont très-distincts:
le 1 iremier qui est l’humerus, a son mouvement de rotation
en tout sens, avec l’os qui fait l'office d’omoplate. Le second,,
qui est le cubitus de l’aile , a son mouvement avec l’hnmerus
par une charnière que les anatomistes appellent par Gingiyme. Le
troisième, qui est le radius , tourne dans une cavité de l’hu-
inerus et est attaché par ses autres bouts aux petits os du bout:
de l’aile, de même que dans l’animal.
Four faire connoître que les mouvemens de ces ailes ne res
semblent point à ceux que l’on voit dans les chefs d’œuvres du
coq de l’horloge de Lyon et de celle de Strasbourg, toute ta mé
canique du canard artificiel a été vue à découvert, le dessein
de l’auteur étant plutôt de démontrer, que de montrer sim
plement une machine.
On croit que les personnes attentives sentiront îa difficulté
qu’il y a eu de faire faire à cet automate tant de mouvemens
différens, comme lorsqu’il s’élève sur ses pattes, et qu’il porte
son cou à droite et à gauche. Ils connoîtront tous les chan-
gemens des différens points d’appui : ils verront même que ce
qui servoit de point d’appui à une partie mobile, devient à
son tour mobile sur cette partie , qui devient fixe à son tour.
Enfin , ils découvriront une variété de combinaisons mécaniques.
Toute cette machine joue sans qu’on y touche quand on Fa
montée une fois. On oublioit de dire que l’animal boit, barbote
dans l’eau , croasse comme le canard naturel. Enfin , Fauteur
a tâché de lui faire faire tous les gestes d’après ceux de ra
nimai vivant, qu’il a considéré avec attention.
Vaucanson fit un second automate ,1e joueur de tambour,