Full text: Histoire Des Mathématiques (Tome Troisieme)

8iS H I S T O I R E 
yingt cinq à vingt-six tours dans une minute. C’est le mouve 
ment qu’il a conservé ci-devant pendant deux mois, dans une 
.chambre cachetée, dans laquelle il étoit impossible qu’il y eût 
aucune fraude. Le prince fit ouvrir la chambre , et arrêter la 
machine après ce temps-là; car, comme ce n’est qu’un essai , 
elle n’est pas assez forte pour que les matériaux ne s’usent pas 
par une longue agitation. 
Le landgrave a été présent à l’examen que j’ai fait de la ma 
chine. J’ai pris la liberté de demander au prince qui a vu l’in 
térieur du tambour, si lorsque la machine a été agitée pendant 
un certain temps , rien n’étoit changé dans l’intérieur ; comme 
aussi s’il n’y avoit pas quelques pièces dans lesquels on pourroit 
soupçonner de la fraude ; le prince m’a assuré que non , et que 
la machine est fort simple (i). Vous voyez monsieur, que je 
n’en ai pas assez vu par moi-même pour assurer que j’ai une 
démonstration , que dans cette machine le principe du mou 
vement, qui est certainement dans le tambour, soit tel qu’il le 
faut pour rendre le mouvement perpétuel ; mais aussi je crois 
qu’on ne sauroit me nier d'avoir des présomptions fortes en 
faveur de l’inventeur. Le landgrave a donné une récompense 
digne de sa générosité à Orffyreus, afin de voir le secret de 
la machine, avec promesse de ne se point servir du secret, 
ni de le découvrir avant que l’auteur en eût retiré encore d’autres 
récompenses pour rendre son invention publique. Je sais très- 
bien monsieur, qu’il n’y a que l’Angleterre où les sciences 
fleurissent assez pour faire trouver à l’auteur une récompense 
digne de son invention. Il s’agit simplement de la lui assurer, en 
cas que sa machine soit un véritable mouvement perpétuel , 
l’auteur ne demande à toucher l’argent qu’après que la machine 
aura été examinée en dedans : on ne sauroit raisonnablement 
exiger cet examen avant la récompense promise. Comme il s’agit 
d’une chose utile au public, et à l’avancement des sciences, 
de découvrir l’invention ou la fraude , j’ai cru que cette relation 
ne vous seroit pas désagréable. 
On fut fort étonné que ce célèbre physicien trouvât que le 
mouvement perpétuel n’étoit pas démontré impossible : après 
divers raisonnemens , pour tâcher de le prouver, il finit par dire *. 
il seroit à souhaiter que la forte persuasion dans laquelle sont 
les mathématiciens, touchant cette impossibilité, ne les em 
pêchât pas de faire une attention sérieuse à une machine aussi 
étonnante qu’est celle de Cassel. Une roue dont le principe du 
mouvementestintérieur, qui se met en mouvement par le moindre 
(i) Comment le charlatan ri’èn auroit-il pas imposé au prince ? puisqu’il 
«n imposoit au physicien ?
	        
Waiting...

Note to user

Dear user,

In response to current developments in the web technology used by the Goobi viewer, the software no longer supports your browser.

Please use one of the following browsers to display this page correctly.

Thank you.