824 HISTOIRE
XV.
Le cit. Berthelot, dont nous citerons un recueil de machines
nouvelles, est retiré à la campagne.
Le cit. Tremel dont nous avons vu des machines ingénieuses ,
et qui est occupé à faire le pied de notre grand télescope à
l’Observatoire.
On voit chez le cit. Campmaz, dans le cloître Notre-Dame
/ plusieurs modèles de machines de son invention, où il y a des
choses ingénieuses.
Le cit. Pelletier, sur le boulevard, a un flûteur , et beaucoup
de machines curieuses, mais il cache ses moyens.
Le cit. Lacaze, place des Victoires n°. 22, a douze machines
nouvelles , où l’on voit du talent pour la mécanique.
Jacques Mellion , à Descots près Lizieux, qui ne sait ni lire
ni écrire, a fait des pendules singulières à figures mouvantes.
( Moniteur, du 20 pluviôse an X. )
Nous avons appris au mois de mars 1802 qu’il paroît à Genève
un phénomène semblable. Le cit. Jeandeau, né à Charonne ,
département de Saône et Loire , et domicilié à Genève, depuis
1792, a imaginé plusieurs machines singulières. Il a même trouvé
les moyens de faire l’application d’un nouveau principe de mou
vement, en démontrant que le feu peut servir d’agent direct
pour opérer le mouvement, au moyen du vide imparfait produit
par la combustion dans un vase alternativement ouvert et fermé
à l’air environnant, et que la llamrne se reproduit spontané
ment à la rentrée de l’air atmosphérique. Le professeur Charles
Pictet assista à l’expérience, et son avis qu’il donna par écrit,
fût que si l’expérience en grand répondoit à ce que celle dont
il venoit d’être le témoin faisoit augurer, à dépense égale, il
ne connoissoit point de machine qui pût produire une telle force,
et qu’il fût aussi facile d’établir par tout. Cette machine a du
rapport avec la pompe à feu. La combustion qui, dans ces
machines, doit être toujours en activité, n’est, dans celle de
Jandeau, qu’une élancée de flamme qui, dans chaque mouve
ment , dure moins que le quart du temps qui s’écoule d’une
descente à l’autre : donc il y a économie des trois quarts sur le
combustible employé pour produire un effet égal à celui des
machines à vapeur les mieux construites. Il faut encore ob
server que la complication des machines à vapeur rend leurs
frottements très-considérables ; tandis que dans la machine de
Jeandeau, ils se réduisent à celui de l’axe du balancier. Nous
ne tarderons point à avoir des détails à ce sujet.