SUR LA PROBABILITÉ DES JUGEMENTS. 3 7 5
entraîne, dans le cas de l’affirmative, une diminution de pénalité; ce
qui a rendu les condamnations plus faciles et plus nombreuses.
( 13f>). Les differents rapports que nous venons de calculer pour
la France entière, ne sont pas les mêmes pour toutes les parties du
royaume; mais si Ton excepte le département de la Seine et quelques
autres départements, les nombres des affaires criminelles qui ont été
jugées en quelques années ne sont pas assez considérables pour que l’on
en puisse déduire, avec une probabilité suffisante et pour chaque res
sort de cours d’assises, la quantité constante vers laquelle doit con
verger le rapport du nombre des condamnés à celui des accusés. Voici
les résultats relatifs à la cour d’assises de Paris.
De 1825 à i83o, les nombres d’individus quelle a jugés annuelle
ment ont été
802, 824, 6 7 5, 868, 908, 804 ;
et ceux des condamnés
56 7 , 527, 4^6, 559, 604, 4^4 f
ce qui donne pour les rapports des uns aux autres
0,7070, o,63g6, 0,6459, 0,6440? 0,6652, 0,6020.
En prenant pour ¡x la somme des six premiers nombres, et pour a 5
celle des six nombres suivants, on aura
(x = 4681, «5=3177, — = o,65og.
f*
D’après les nombres 423oo et 25779 d’accusés et de condamnés, relatifs
à la France entière, pendant les mêmes années, nous avons trouvé
que ce rapport doit différer très peu de 0,6094 ; fraction moindre que
la précédente, de 0,0416, ou d’environ un quinzième de sa valeur; or
les limites (c) et leur probabilité P rendraient un tel écart tout-à-fait
invraisemblable, s’il n’y avait pas, pour le département de la Seine, une
cause particulière qui rendît les condamnations plus faciles que dans le
reste de la France. Quelle est cette cause? C’est ce que le calcul ne sau
rait nous apprendre. Toutefois, nous ferons remarquer que dans ce
département, dont la population est à peine un trente-sixième de celle