Full text: Période de transition (Première partie)

PÉRIODE DE TRANSITION 
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Les longues feuilles des corbeaux donnent aussi à distance la même im 
pression des types classiques. 
La première frise, tant au-dessus des chapiteaux de V ordre inférieur que 
sur ceux de la galerie, se compose de la même manière de buissons du mi 
lieu desquels se dégagent des têtes jeunes non toujours exécutées par des 
tiguristes et avec soin. Ces feuillages sont pour la plupart sculptés avec beau 
coup d’habileté, mais grâce à leur type robuste et à la manière dont leurs 
extrémités sont tournées et en relief, la frise qui paraît double, est plutôt 
lourde. 
Dans les frises supérieures, quoique composées de la même manière, on 
remarque une plus grande sobriété obtenue avec des masses plus souples et 
avec repos fréquents dans les fonds. On admire la manière dont sont fouillés 
les feuillages que traversent des faisceaux de modénatures. 
L’ornement sur la base de la pointe centrale est d’ailleurs excellent; 
mais il paraît être l’œuvre d’un ornemaniste de vieux style. 
Là au contraire où l’on découvre la main d’un décorateur de la Renais 
sance, c’ est dans les deux chapiteaux qui soutiennent la table de pierre 
au-dessus de la porte supérieure, sur laquelle on voyait encore en 1797 la 
statue du Doge Moro agenouillé devant le lion symbolique. Ces deux chapi 
teaux un peu plus développés que ceux qui ornent les chapelles absidales de 
de S. Zacharie, accusent toutefois, dans le découpage des feuilles, un goût 
presque identique. 
D’autres parties furent encore sculptées par des artistes de la Renais 
sance, comme par exemple le plan à corniche soutenue par des modillons, 
au-dessus de la porte aveuglée sur la grande cour, et les rosettes dans les 
caissons de l’intrados au-dessus de celle-là. Ces travaux furent très vraisem 
blablement exécutés sous la direction d’un autre proto-maestro. 
Dans la partie inférieure de cet édifice on remarque une certaine absence 
de gradation dans les rapports entre les deux ordres, dont celui d’en bas 
paraît comme sacrifié. Ni la différence de niveau entre le plan du pavage 
actuel et celui du temps de la construction ne suffirait à expliquer entière- 
rement ces défauts, provenant certainement du raccord avec l’imposte de la 
voûte de la galerie déjà construite quand on commençait ce travail. 
Le genre d’attache du caractéristique arc baissé supérieur ne produit 
guère bon effet; il est toutefois suffisamment en harmonie avec celui du des 
sus, et sur quelques points plusieurs modules sont d’une simplicité trop ri 
gide, comme par exemple dans l’architrave sur le second ordre de colonnes. 
Au point de vue architectonique cet édifice a une certaine analogie im 
portante avec le monument élevé au Doge Foscari dans l’église des Frari (v. 
P. I, pl. 16), dont une grande partie des ornements au contraire est due à des
	        
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