PÉRIODE DE TRANSITION
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on le voit aujourd’ hui, sur le tombeau ou table du maître-autel ('), dont les
parapets ou plutei, quoique en partie refaits, rappellent dans les détails les
balcons à appuis alors en usage dans nos palais.
Après 1444, le silence se fait de nouveau sur les travaux de S. Zacharie.
Tommasino de Fiume maçon, qui en 1448 s’intitulait maestro des religieuses
de S. Zacharie ( 2 ) ne peut nous intéresser que comme 1’ un des maîtres dont
les religieuses s’ étaient servies pour la construction ci-dessus ou peut-être en
core pour les restaurations de leurs nombreuses possessions.
En 1451 on faisait sculpter pour le chœur un autre Crucifix et les statues
de S. Zacharie et de S. Benoît (titulaire de l’ordre de ces religieuses) le tout
pour le prix de 170 ducats ( 3 )- Naturellement le Crucifix devait être placé à
un autre endroit que le précédent beaucoup plus coûteux et exécuté, on l’a vu,
sept ans auparavant.
Défait on trouve qu’en 1463 un m.° Bartolomeo sculpteur exécutait des
feuillages et des fleurs à la croix dinanti et repolissait la croix elle-même et le
Crucifix in mezp la giexia ou à mei^a giexia ( 4 ).
On faisait en même temps dorer cette croix aux lidi soto el foiamo de la
croxe granda de la capela. C’est pourquoi je n’ai pas cru m’écarter beaucoup
de la vérité en fixant la place de ces deux Saints et du Crucifix exécuté en
1451, sur une balustrade de la nef centrale, qui autrefois marquait la limite
du chœur, sans doute entouré sur les côtés de parapets ou plutei composés de
fragments antiques. Ce transept était très probablement formé de 6 colonnes rouges
au milieu de l’église pour lesquelles, de 1461 à 1462, m.° Gasparino tailleur
de pierres sculptait ou refaisait autant de chapiteaux.
Les statues en bois de S. Zacharie et de S. Benoît presque de grandeur
naturelle furent enlevées de leur première place en 1595 et se trouvent au
jourd’ hui dans la Chapelle de S. Tarasius sur deux consoles de pierre dont
le type et les ornements n’ ont rien à faire avec 1’ époque où furent sculptées
ces statues.
Le costume de ces statues se prête peu à l’agilité des formes, et un certain
défaut de longueur dans les membres inférieurs les rend plutôt lourdes; toutefois
les têtes, quoique dénuées d’expression, sont assez bien travaillées.
Moschini écrivait en 1815 ( 5 ) que sur les bords de la chape de l’Evêque
comme sur ceux du manteau du Prophète, on voyait douze figurines peintes à
la Vivarinesca « perdues pour la plupart ». Mais plus tard quelque curé, se
disant que les restes de peintures quatrocentistes faisaient paraître trop vieux
les vêtements de ces Saints, les fit non seulement recouvrir de nouvelles cou
leurs, mais poussé par le besoin de tout rajeunir, le pauvre homme fit teindre
(* * 3 4 5 ) Texte It., p. 63-64.
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