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PREMIÈRE PARTIE
et vernir même les barbes et les figures, les barbouillant au point qu’ on ne
peut plus en distinguer les détails.
Le 26 Mars 1455 était stipulé un contrat avec les maîtres sculpteurs
Francesco et Marco fils de feu Gian Pietro Cozzi de Vicence, pour les travaux
d’un chœur en bois composé de 49 sièges, lequel devait être semblable à celui
de l’Eglise de S. Hélène et en partie comme celui des Ss. Jean-et-Paul i 1 ).
Aujourd’hui il n’est plus possible de préciser la forme de ce chœur et
l’endroit où il était placé, mais je sais que dans l’Église des Ss. Jean-et-Paul
les sièges étaient disposés autour de la Chapelle majeure et dans la partie
de la nef centrale alors fermée par le barco de marbre dit coretto, démoli, je
1’ ai dit, en 1683.
Étant donné le peu de développement du périmètre intérieur du Presby
terium de S. Zacharie par rapport au nombre de ces sièges (o, m 70 de largeur),
il était tout naturel qu’ils dussent occuper même une portion de la nef du
milieu et vraisemblablement jusqu’à l’endroit que j’ai assigné au transept
(H) ( 2 ), ce qui était suffisant; une plus grande extension étant au contraire
inutile et disproportionnée à la longueur de cette Église qui en 1455 n’ était
pas encore destinée à être fermée au culte public.
Cependant la vieille Basilique menaçait ruine ( in suis edificiis et structuris
ruinosa existit) et pour répondre aux suppliques réitérées des religieuses, le
Pape Callixte III, par un Bref en date du 11 Juin 1455, leur indiquait les me
sures à prendre pour recueillir 2000 écus destinés à la construction et aux
réparations de leur Église. D’ autres concessions vinrent après ( 3 ).
Parmi les nombreux documents provenant du monastère supprimé de
S. Zacharie qui ont été déposés aux Archives publiques de Venise, celui qui
porte le N.° 37 (documenti cartacei), offre un grand intérêt artistique; il a pour
titre: 1458. Libro de la fabrica de la giexia di S. Zacharia propheta etc. ( 4 ). Dans
le même étui sont d’autres registres des constructions. C’ est principalement
de ce livre que j’ ai tiré une abondante provision de détails concernant les
travaux exécutés à S. Zacharie et que j’ai essayé de diviser en deux parties,
l’une regardant les restaurations et adjonctions de la vieille Église et l’autre
la construction de la nouvelle.
Mais, à cause de la simultanéité de ces deux constructions où les mêmes
maîtres travaillaient pêle-mêle et ne figurent sur les registres que pour leur
paie hebdomadaire (ce qui fait qu’on ignore où ils travaillaient et ce qu’ils
faisaient), et en outre étant donné la petite proportion de travaux alloués à
forfait et la perte des contrats ou accords, j’ ai eu beaucoup de peine à me
ner jusqu’ au bout cette besogne ou séparation analytique.
Avant 1458 nous n’avons aucune trace du commencement de ces travaux,
^12 3 4) Texte It., p. 43 et 64.