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PREMIÈRE PARTIE
champs des grandes arêtes (probablement de couleur azur), et il dorait en
même temps les rosaces des clefs de voûté de pierre au croisement des nervures
qui furent au contraire peintes en rouge.
Chacune des archivoltes, aigues, longitudinales de cette nef fut ornée de
face avec deux bandes, l’nne recouverte de feuillages et fleurs, et l’autre formée
de briques disposée sur tranche et sans crépi, coloriées en rouge, avec les bords
marqués d’un filet noir.
Excepté le bassin de la tribune avec l’arc contigu, la Chapelle du côté (E)
si mal repeinte et aujourd’ hui dédiée à S. Proculus, et un reste des croisettes (J)
de la même nef latérale (compris dans la Caserne actuelle), on a fait blanchir à
plusieurs reprises tout ce qui a échappé aux dégâts commis en 1595 ; mais
de temps à autre l’enduit de chaux des murailles s’effeuille et l’on voit appa
raître çà et là les traces des vieilles décorations, sans que personne y fasse
attention toutefois, soit à titre d’étude soit pour les mettre en juste relief et
les conserver j 1 ).
J’ai nommé plusieurs fois le parloir; quoique ses divisions ne subsistent
plus, je trouve utile cependant de dire quelque chose de sa primitive position
et forme.
Il occupait la partie antérieure de la nef du milieu et naturellement on y
accédait par 1’ entrée principale. Suivant les prescriptions, cet endroit (D) ré
servé aux visiteurs était séparé de 1’ église et de celui qui servait aux religieuses
moyennant une espèce de barco ou pontile avec petites voûtes d’arête (C), qui
avait une porte et des fenêtres munies des défenses et grilles de fer accoutumées.
Ces dernières ouvertures durent être pratiquées dans les restes de l’ancienne
façade ou dans un nouveau mur élevé sur les fondations de celle-ci.
Dans 1’ antestature de la nef latérale, sous le portique, était encore une
large fenêtre (L).
C’est à ces parties que font allusion les indications suivantes: la finestra
solo el porterai appresso el parlatorio ; la pentnra dele croxerete dentro dele donc
in giexia dove e il parlatorio de le fanestre; i banchi et accoudoirs in giexia al
parlatorio dele fanestre, e la porta che va de parlador in giexia, laquelle fut exé
cutée en 1465 et 1466 par le célèbre sculpteur Marco dei Cozzi qui avait déjà
en 1464 achevé le chœur en bois, commandé neuf années auparavant, et dont
nous parlerons plus loin.
Ce sont sans doute des restes du parloir, déplacés en 1595, les deux
pilastres à cordons qui soutiennent maintenant un vide difforme et arqué (fig.
78, C. D.) à l’endroit qui servait autrefois à cet usage et qui, après diverses
péripéties, a été finalement converti en magasin.
En 1463 on faisait divers paiements per penture, per dépenser la capeleta
( ! ) Texte it., p. 67.