PERIODE DE TRANSITION
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de la façade tracé par Antonio Gambello le stéréobate seul dut être exé
cuté.
Le relief architectonique de cette partie est donné par quatre fortes lesene
ou contreforts (F’) en exacte correspondance avec les divisions intérieures
longitudinales.
Le socle (fig. 83 profil) est formé de robustes membrures assez bien
profilées et répétées avec dimensions décroissantes vers le haut ( 1 ).
Le long de ce socle on voit gravée sur plusieurs points la lettre ou sigle A,
sans doute la marque de 1’ atelier où il fut exécuté.
Dans le haut chaque contrefort se partage en trois miroirs carrés à en
cadrements qui se répètent dans les parties intermédiaires où se trouvent les
susdits décors. La décoration de chaque petit miroir ou compartiment se compose
(peut-être trop minutieusement) de plaques et bandes de marbres polychromes.
Si entre le stéréobate et la muraille supérieure à petites niches on peut
relever une certaine harmonie de concept, celle-ci s’évanouit entièrement à
l’étage suivant. Et je dis seulement harmonie de concept, car la différence de
style entre ces deux parties est au contraire très grande; différence, ou pour
mieux dire désunion, correspondant à l’intervalle de temps pendant lequel
furent interrompus les travaux architectonico-décoratifs de la façade, à savoir
de l’année 1460 environ, à 1485 où des maîtres lombards exécutèrent l’étage
à niches, où reviennent encore des analogies avec T arc triomphal du Castel-
nuovo de Naples.
La porte est aussi postérieure d’une vingtaine d’années au stéréobate, et
est l’œuvre de Giovanni Buora et de Domenico Duca.
Malgré les absences répétées d’indications bien particularisées, je crois
utile, pour donner une idée de l’activité des travaux à S. Zacharie, de grouper
ici les noms des artistes et les notices concernant les maîtres qui y travaillèrent,
mais en omettant, pour être bref, ce que j’ ai déjà dit.
Parmi les tailleurs de pierres, en 1458 apparaît maître Venier, fils de
feu Domenico, habitant à S. Severo ( 2 ), qui rétribué à raison de 26 sous par
jour continua de travailler jusqu’ en Avril 1483 et pendant 1’ absence d’Antonio
Gambello le remplaça comme proto. Membre de la Scuola grande de S. Marc,
laquelle par reconnaissance dota ses filles, il mourut cette même année 1483,
De 1458 à 1459 travailla avec lui et pour le même salaire un certain maître
Antonio.
Dès le commencement des constructions et pendant plusieurs années figu
re, comme je l’ai déjà dit, maître Giovanni Belli avec ses fils ( 3 ). Figurent
en même temps les maîtres Martino, Luca et un Marino di Giovanni ( sans
doute aussi de la famille Belli) lequel fut depuis envoyé aux carrières d’Istrie ( 4 ).
(1 234) Texte it., p . 69
il