SAINT-MARC.
e monument vénitien auquel « chaque siècle a ap
porté son tribut, sur lequel chaque siècle a mis
son empreinte plus ou moins apparente, plus ou
moins belle, suivant les besoins de l’édifice ou le
caractère de 1’ époque » (‘) est sans contredit la
Basilique de Saint-Marc.
La période qui précéda 1’ évolution de la
Renaissance italienne ne se fit pas faute de mo
difier l’aspect austère du vieux Saint-Marc, ajou
tant aux façades les édicules de forme ogivale,
enfermant 1’ arc byzantin dans 1’ arc à contre-courbes, animant les élégantes
cimes de ce dernier et chaque vide ou cavité, de statues et bas-reliefs, et cou
ronnant les nouvelles courbes de souples et luxuriantes végétations de marbre,
vivifiées à leur tour par la statuaire. Cette dernière décoration, largement ap
pliquée à tant d’autres monuments de Venise, quoique empruntée, ce semble,
aux ornements rampants du gothique, devient au contraire par son développe
ment extraordinaire et sa forme merveilleusement adaptée à notre arc courbé,
l’une des caractéristiques les plus distinctives de la dernière période de l’ar
chitecture ogivale Vénitienne.
Si ces superpositions considérées au point de vue architectonique ne sont
pas du même style que les constructions préexistantes, elles ne s’en adaptent pas
moins suffisamment avec elles et leur donnent un aspect des plus pittoresques.
Cet accord décoratif est dû non seulement à 1’ habileté des compénétra
tions, mais encore à 1’ espèce d’homogénéité qui résulte des éléments qui, bien
( l ) V. les notes originales du Texte italien, page 1.