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PREMIÈRE PARTIE
avec des détails de la vraie Renaissance, peut jusqu’ à un certain point en
rappeler approximativement la structure. C’ est le monument érigé en l’honneur
de Bartolomeo Bragadino dans l’Église des Ss. Jean-et-Paul ( v.fig. 89), comme
on le voit par ce passage de son testament autographe de 1474 et ouvert après
sa mort le 16 Mars 1480:
Mi borlolamio bragadin fo de misser pierò che fo de misser bartolamio delà
contrada de San Severo .... Voio me sia fata una sepoltura de marmoro simile de
quella che xe in chapella de sancta lena da cha boromei a man pancha de laltar la
qual sia de quela bontà de pierà e de lavoro salvo che non voio labia indoramento
algum, salvo che le diademe di sancii ma habia tutte le altre cosse che sia conve
nientemente la qual sepoltura trovi \a maistro me la volse far per priexio de ducati
130 ma asotiase li mie commissarij piu i puoi soto la qual sepultura voio sia scripto
de lettere grosse legibile questi versi numero 4 (changés depuis) : primo: Bartho-
lomeus eram bragadeno sanguine cretus: Lo sichondo: Qui musas coluj socraticamque
domum: Lo terip: Patricios liqui heredes quos seva tener et : Lo quarto: Paupertas
fecit hoc nobilitatis amor : . . .
. . . La dita mia sepultura voio sia messa da una de le bande dentro de la
porta granda dal ponte de pierà de la chiexia de San Zuan pollo la qual sia messa
honestamente ad halto . . . la qual sopra dita sepultura voio . . . sia compida un anno
da può la mia morte . . . (*).
En 1423 un autre grandiose élément décoratif dés monuments funéraires,
à savoir le pavillon funèbre, était importé à Venisè et directement grâce aux
maîtres Toscans dans le tombeau déjà cité du Doge Tommaso Mocenigo (f 1422).
L’ absence de données certaines sur 1’ âge de certains tombeaux ne nous
pérmet pas de dire d’une manière précise où cette partie fut appliquée pour
la première fois sous une forme aussi imposante; et ce n’est pas ici lè cas
de promener le lecteur à travers l’Italie pour lui rappeler que le concept de
cette forme remonte aux prétendues draperies mobiles devant les sculptures des
monuments du XIII e siècle; il me suffit, ce semble, d’indiquer que le pavillon
funèbre, tel qu’on le voit dans le monument Mocenigo. (P 1, pl. 22), est un
produit de 1’ Art Toscan. En voyant du reste que cette œuvre était déjà terminée
en 1423, on se demande si cette innovation à été empruntée, comme Muntz
paraît le supposer (*), du tombeau de l’antipape Jean XXIII dans le baptistère
de Florence, exécuté par Donatello et par Michelozzo de 1423 environ, à 1432.
Suivant Müntz, Donatello aurait aussi le premier pratiqué des niches dans
les soubassements des mausolées en les ornant de statues, ou du moins aurait
été le premier en Italie à donner à cette innovation 1’ appui du son autorité.-
Mais ceci n’ est pas même exact, car l’un des plus riches exemples de ce genre,
c’est Venise qui nous l’offre dans le monument du Doge Antonio Venier
( l 2 ) Texte It., p. 76.