PÉRIODE DE TRANSITION
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(1 2 3 4 5 6) Texte It., p. 81.
F un de nos antiquaires ) devait être achevée en 1473, car cette année-là même
maître Gaspare était déjà mort ( 1 ).
Du reste les Morazone ne sont pas les seuls qui aient fait de la sculpture
à Venise, mais nous voyons que cette famille comptait encore Matteo avec son
fils Francesco que j’ ai trouvés cités dans un acte de 1444 ( 2 ) relatif à un procès
qu’ ils eurent avec le peintre Niccolô di Domenico, probablement pour avoir
collaboré avec lui à une ancone quelconque. En 1447 Franciscus Moronyon In-
taiator palarum se chargeait de sculpter une pala destinée au maître-autel de
l’Eglise de S. Agnès de Venise; pale qui devait être peinte par Michèle Bono.
Dans les contrats ( 3 ) relatifs à ce travail il est dit que cette ancone doit être
semblable à celle qui a été peinte en 1444 pour la Chapelle de Tous-Les-Saints
à S. Pantaleone par Jean d’Allemagne et comme le porte F inscription, en
cadrée par m.° Cristoforo de Ferrare sculpteur ( 4 ). Mais aujourd’hui il ne reste
plus aucune trace dés sculptures de ces deux ancones, et cela au préjudice des
importantes comparaisons qu’ on aurait pu établir à ce sujet. Toutefois nous
avons encore la table si intéressante de celle de Saint-Pantaleon.
Le 10 Mai 1500, Magistro Jacoho Ser Francisci Maronipni de Venetiis inta-
glatore, acceptait d’exécuter pour le Dôme d’Udine une ancone de lignis d
intaglis, qui devait entourer un tableau commandé à m.° Pellegrino d’Udine
peintre ( 5 ).
Comme je F ai dit ci dessus (v. page 143), en 1444 étaient déjà terminés
les travaux du Presbyterium de la vieille Église de S. Zacharie, y compris les
trois grandes ancones et le Crucifix avec son bordonale ou architrave.
La grande ancone ( P. I, pl. 34, fig. 7 ), celle du centre, est F un des plus
riches spécimens de ce genre d’œuvres, dans lesquelles F art de la sculpture
pouvait mieux qu’ ailleurs étaler le luxe des ornements appliqués aux plus
souples formes architectonico-décoratives, n’ ayant pour limites à son élan que
la résistance de quelques fibres de bois. Pyramides, pointes, frontispices, ai
guilles, coupolines surmontées d’acrotères ou sommets animés de figurines,
voilà tout ce dont se compose la partie supérieure de cette ancone, dans le
corps de laquelle, flanqué de piliers avec baldaquins et creusé de petites niches,
abondent les arceaux mixtilignes en renfermant d’autres à plein cintre avec
niches et les arceaux infléchis sur lesquels serpentent des feuillages rampants.
Il ne faut pas oublier certaines parties des fonds et les jours à girandole du
soubassement, dont le type et la combinaison géométrique variée du tracé
accusent F influence de F art étranger ( 6 ).
En général les figures qui y sont sculptées ( excepté plusieurs des grandes
exécutées avec meilleure forme et bon goût ) quoique assez bien proportionnées