PÉRIODE DE TRANSITION
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L’ absence de cette partie dans la vieille façade (ou pour mieux dire de
ses décorations architectoniques) n’ entrait pas toutefois, à mon avis, dans le
projet ou type suivant lequel fut reconstruit au XIV e siècle ce côté du palais,
mais dans les raisons d’ordre purement économique qui amenèrent en 1348
la suspension des travaux extérieurs de la grande reconstruction. Puis que cette
partie ait été longtemps projetée avant 1400, on peut encore le conjecturer
d’après la proposition suivante faite au Grand Conseil, le 22 Juillet 1400:
Quia est honor nostri dominij quod tantum et sic solene opus quantum est Sala
nova Maioris Consilii in ea parte que habiliter compleri potest perficiatur et com-
pleatur et sicut omnes clare vident locus in que ordinatum fuit fieri podiolum qui
respicit versus sanctum Georgium manet cum deformitate maxima tante sale stando
in termino quo est ad presens et faciat pro fama et honore nostri dominij et civitatis
nostrae, quod fiat dictas podiolus iu forma qua jam diu depictus et dësignatus
est (*) . . . vel alia sicut melius et pulcrius videbitur dominio (*).
A bien examiner la prépondérance donnée ici à la ligne verticale et à
certaines formes particulières, il est douteux cependant que ce travail ait été
exécuté entièrement conforme à un type dessiné vers la moitié du XIV e siècle;
je crois au contraire que le modèle définitif n’ est pas de beaucoup antérieur
à la date de la susdite proposition.
D’ une lettre adressée, le 8 Juin 1403, par la Seigneurie de Florence au
Doge Michel Sténo, il ressort que, chargé par la République de Venise de
chercher à Florence un architecte pour les travaux d’une salle du Palais Du
cal, Angeletto Vénier avait tenté de se mettre d’accord avec maître Nicolô
Lamberti dit Péla, lequel d’ailleurs ne pouvait accepter ce travail à cause de
ses engagements pour le Dôme de Florence et autres travaux de sculpture à
1’ Arte des Juges et Notaires de la même ville ( 3 ).
Que Lamberti à cette époque ou peu de temps après se soit rendu à Ve
nise, je ne puis en fournir la preuve, quoique laisse deviner à ce sujet la la
cune, (de la fin de Juin 1403 à Mars 1406) qui existe dans les documents rap
portés par Cavallucci relativement aux paiements faits à ce maître pour les
travaux de S. Maria del Fiore ( 4 ). Toutefois, des souvenirs recueillis par Gaye
il ressort qu’ il travaillait, en 1405, une pierre pour le tombeau de Léon Ac-
ciaiuoli dans la Chapelle de S. Nicolas à S. Maria Novella de Florence ( 5 ).
Sur les côtés de la partie supérieure de 1’ archivolte de la grande fenêtre
susdite, on lit les deux inscriptions suivantes déjà rapportées par d’autres :
HOC OPVS ILLVSTRIS
MICHAEL DVX STELLIFER
AVXIT.
MILLE QVADRIGENTI
CVRREBANT QVATVOR
ANNI
Elles donnent Y année où cette construction fut achevée. Cependant plusieurs
(12 3^5) Texte It., p. 1 et 2.