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PREMIERE PARTIE
et désinvolture, courant sous la demi-voûte de ce plafond a, par le type des
lobes végétaux, des analogies avec ceux (toutefois autrement combinés) qui
servent à diviser les stalles des chœurs en bois de S. Zacharie et des Frari;
mais surtout elle possède une étroite affinité avec le fragment d’une belle cor
niche provenant de Venise, qui se trouve aujourd’ hui au Musée de Lyon
( v. fig. 91 )■
Dans le plafond de la Carità, la Renaissance est visible dans les cimaises
des corbeaux, dans les modénatures de la frise et sur ce point encore dans
P adoption des dentelures classiques ( 1 ).
Nous n’avons aucune donnée sur 1’ auteur de ce travail, mais si l’on tient
compte qu’en 1461, alors qu’il était question de le commencer, prenait rang
parmi les membres de la Confrérie m.° Marco di Gian Pietro sculpteur ( 2 )
(comme c’était précisément alors l’usage dans ces corporations quand il s’agissait
de confier une entreprise à un artiste n’appartenant pas à la compagnie) il est
bien permis de supposer que même cette œuvre fut confiée au maître désigné
ci-dessus. Je dis même cette œuvre, parce que d’autres travaux l’avaient déjà
fait apprécier beaucoup.
Il n’ est pas improbable qu’ une part de ce plafond ne revienne aussi à
son fils Giovanni de Cozzi, à quelques autres de ses parents et à un m.° Matteo
Bianco sculpteur inscrit aussi sur les registres de la confrérie mais seulement
1’ année suivante.
Toutefois les registres de la Confrérie nous donnent l’indication sui
vante ( 3 ): 1477, J Ser Matio bianco intajador a san lio. Son mort in la marcha e
fo fato el sequio adi 2 marxp 147J.
Je parlerai ailleurs de ses fils Luca et Lodovico Bianco.
CHŒURS.
Le 26 Mars 1455 les religieuses de S. Zacharie confiaient 1’ exécution du
chœur de leur Eglise aux maîtres sculpteurs Francesco et Marco de Vicence ( 4 ),
fils de Gian-Pietro ou Zampiero, dont la famille (comme je l’ai découvert)
était Cozzi ( 5 ).
Le chœur qui, d’après le contrat, devait être semblable à ceux des Eglises
de Sainte-Hélène et des Ss. Jean-et-Paul ( 6 ), était terminé au bout de neuf ans,
comme le montrent les registres des dépenses ( 7 ) et l’inscription suivante en
caractères gothiques qu’ on lit sur le côté d’une stalle : Francisons et Marcus
de Vicetia fratres fecit (?) hoc opus 1464.
Bien que dans ce travail (P. I, pl. 37, fig- 1) abondent les motifs orne-
(1 2 3 4 5 6 7) Texte It., p. 84.