PÉRIODE DE TRANSITION 197
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L. 85 s. 14 (‘).
Cependant Marco Cozzi pouvait terminer le chœur en bois de S. Maria
des Frari, œuvre qui suffirait même à elle seule à rendre son nom célébré.
Le contrat et les registres des dépenses relatives à l’exécution ont été perdus,
mais sur le côté d’une des stalles de front on peut encore lire l’inscription
qui en revendique la paternité: Marcus condam iohannispétri de Vicentia fecit hoc
opas. 1468.
Ce chœur, le plus important de tous ceux qui existent à Venise, était
jusqu’ au commencement de ce siècle regardé comme l’œuvre de Lorenzo
Canozzi peintre, sculpteur et marqueteur, et cela pour avoir trop élargi le sens
du passage suivant de Lúea Paciolo : » Maître Lorenzo Canozo de Lendenara
se distingua au premier rang dans cet art (la perspective) comme en témoi
gnent ses grands travaux de marqueterie dans le magnifique chœur du Saint à
Padoue et sa sacristie: et à Venise à la Cà grande « ( S. M. des Frari); » puis
ses travaux de peinture dans les mêmes édifices et une foule d’autres en
droits » ( 2 ).
Cependant si le mérite principal de cette œuvre ne revient pas aux Ca
nozzi, il ne faut pas oublier pour cela que Lorenzo Canozzi prit une large part
à 1’ exécution des séries de vues de perspective ( plusieurs avec construction de
type classique ) représentées en marqueterie dans les miroirs des grands
dossiers.
Caffi ( 3 ) semble au contraire attribuer à Lorenzo un devant d’autel
(v. fig. 93) que possède la même Église dans le bras gauche de la nef trans
versale. Mais dans ce travail caractéristique ( qui semble avoir été exécuté
quelques années avant le chœur et faisait partie d’une œuvre plus considérable)
presque partout et spécialement dans l’élégante variété typique des combi
naisons géométriques des entrelacements à jours on sent manifestement et for
tement l’influence directe du gothique florissant tel que devaient le comprendre
les maîtres étrangers si nombreux à Venise au XV e siècle. Mais il n’y a aucun
caractère d’identité avec les œuvres auxquelles mirent la main les Canozzi,
dont la réputation vient d’ailleurs de leur grande habileté dans 1’ art de la
marqueterie qu’ils appliquèrent avec tant de succès dans le chœur de la Ca
thédrale de Modène, dans le Santo de Padoue, à Rovigo, à Parme, à Lucques
et autres lieux, mais dont le susdit devant d’autel des Frari ne porte pas
même la plus petite marque.
Dans le chœur majestueux de cette Église (P. I, pi. J (E) et pl. 36), à la
bonne distribution des compartiments, aux élégantes proportions des parties
principales (spécialement des stalles), au magnifique effet provenant de l’en-
C 1 2 3 ) Texte lt., P. 84.