(*) Texte It., p. 6.
PÉRIODE DE TRANSITION
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tude. Voilà pourquoi je citerai le passage qui suit: Noto faxo che adi XX de
setembre ( date de la proposition ) 1422 el fo messo per parte et cossij la fo terme-
nado di dover far chonplir lo pala^o nuovo. E che li danari de la spexa di so se
dovesse pagar per li nostri hofi^iali dal Sal. Efu fato sora la dita fabricha ser Nicolo
Barbaro da S. ta Justina con salario de duchatj X doro al mexe. . . .
Et ici l’auteur enjolivait de sa main la marge du feuillet d’un petit dessin
du palais dont il présente un fac-similé ( v. fig. 2 ). Esquisse qui, vu le peu
d’habileté de l’auteur, ne peut que nous servir de souvenir approximatif de
certaines parties alors existantes, telles par ex: que la loggia, le balcon et la
dentelure. La chronique, ajoutait que le XXVII Mars 1424 on commença à démolir
le vieux palais pour le rebâtir à neuf.
Ces deux indications figurent encore sur d’autres chroniques, mais avec
l’addition du projet de reconstruction émis en 1422 par le doge Tommaso
Mocenigo, lequel aurait par là même encouru l’amende de 1000 ducats portée
antérieurement contre quiconque parlerait de rebâtir le vieux palais. Anecdote
dont l’exactitude ne repose sur aucun document sérieux; je crois au contraire
que l’amende dont il s’agit ici n’est autre que celle qui, on l’a vu, avait été
stipulée pour un motif tout différent par la délibération ci-dessus du 27
septembre 1422.
Mais les chroniques au contraire s’accordent toutes pour enregistrer la
démolition du vieux palais, et celle de Sivos précise très exactement le point
où se terminaient les travaux du XV e siècle en ces termes: Le Palais sur la
place étant très vieux, et presque en ruine, on décida de faire cette partie toute à
neuf, et de la continuer comme est celle de la grande salle, et ainsi le Lundi 17 mars
1424, on commença à démolir le vieux palais du côté, qui est vers la boulangerie,
c’ est-à-dire de la fustice, qui est dans les œils au-dessus des colonnes jusqu’ à V Eglise,
et l’on fit encore la grande porte, telle qu’ elle est aujourd’ hui, avec la salle qui
s’appelle la Bibliothèque.
Le vieux palais, renversé en 1424, était assurément plus bas que la salle
actuelle du Scrutin, et peut-être la hauteur de sa façade extérieure est-elle
encore marquée par le niveau de la corniche rectiligne sous le haut de la Porte
de la Carta, là où était également en 1438 un balcon.
A propos des vieilles formes architectoniques de ce palais tombant de
vétusté, voici comment s’exprime le prof. A. Dall’Acqua Giusti: « En 1355 aux
» colonnes de cette loggia furent pendus les complices de la conjuration de
» Marino Faliero; Caresino, contemporain et chancelier de la République, est
» explicite : ad columnas Palatii veteris versus plateam suspendio mediante justitiam
» sunt damnati » ( 1 ).
Le même auteur, à propos du Doge Sebastiano Ziani (1172-78), raconte que: