PÉRIODE DE TRANSITION
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derrière celle-ci, les deux chapiteaux de la loggia supérieure correspondant au
septième entre-colonnement du dessous, et les têtes de lion sculptées dans les
panaches des jours sur ces deux chapiteaux, et par conséquent aussi le bas-relief
personnifiant Venise placé dans l’œil au-dessus de la treizième colonne de la
loggia, sont des travaux qui ont toutes les formes caractéristiques de ceux du
XIV e siècle.
Ce prolongement de la façade au-delà de la septième colonne de la ga
lerie, devait tout naturellement entrer dans les idées statiques de 1’ architecte
chargé des travaux, qui assurément voulait renforcer à tout prix les importants
étrésillons formés par cette colonne et la charge supérieure polystyle.
Que ce prolongement soit antérieur aux travaux du XV e siècle, nous en
avons la preuve dans les dimensions et dans la qualité des matériaux emplo
yés pour les revêtements des panaches entre les arcades inférieures, dans l’ab
sence sur ceux-ci des sigles correspondants, qu’ on voit au contraire sur les
parties analogues exécutées après 1424, et, comme nous le verrons, même dans
la nature des fondations.
Comme conception générale de structure intérieure, le bras à 1’ ouest du
palais n’ est qu’ une répétition plus restreinte du côté méridional, et est lui
aussi formé surtout d’une salle supérieure (A) de la largeur du bâtiment, sou
tenue dans la longueur par des arcades d’enceinte et des murs intérieurs qui
forment le fond des loges (B et C), lesquels à l’étage immédiatement au des
sous déterminaient, comme je 1’ ai dit, avec les communications extrêmes des
corridors, le noyau de chambres (D) dont j’ ai déjà parlé.
On a déjà vu le système suivi dans les fondations du palais coïncidant
avec les travaux du XIV e siècle, mais après la huitième colonne les fondations
ont une plus grande profondeur et les matériaux employés dans les substruc-
tions ne sont plus de la même qualité ; dans toutes celles de la reconstruction
de 1424, au lieu de la pierre d’Istrie ou des briques, on a donné la préfé
rence à la pierre tendre qu’ on voit également sur le front des susdits pana
ches ou interstices entre les arcs de la galerie construite après cette année 1424.
On a même pu constater que dans l’intervalle de la VIII e et de la IX e co
lonne les nouvelles fondations présentaient une structure sans liaison qui avait
1’ aspect d’un remplissage irrégulier.
Et c’ est précisément au point, où les derniers travaux devaient rejoindre
les travaux antérieurs, qu’ on remarque encore une différence sensible de ni
veau dans les raccords des corniches, différence produite par un affaissement
de la partie ancienne, qui avait son maximum correspondant à la VII e ou VIII e
colonne, c’ est-à-dire à 1’ extrémité sud du canal comblé ou fossé qui défendait
à 1’ ouest l’ancien château ducal; affaissement qui, selon toute probabilité, avait
eu lieu avant 1442.